15 novembre 2008

Quand on est blonde...

J’ai couru 10 km en 57:46 ce matin, à la course du Cap-Saint-Jacques.


Je ne me rappelle pas d’avoir fait quelque chose d’aussi difficile physiquement de toute ma vie.

En plus j’ai perdu mon cerveau en début de course, ce qui m’a fait vivre une expérience assez bizarre (mais j’ai tout de même fini par courir mon 10 km au complet, ce qui est somme toute assez satisfaisant en soi).


Au départ, j’ai rencontré une fille que je connais, super sympathique. Ça m’a aidée à relaxer. Elle court depuis le mois de juillet et participait au 5 km. Je lui ai dit que j’étais inquiète de ne pas pouvoir courir assez vite, et elle m’a conseillé de ne pas me préoccuper du temps. Ça m’a détendue, et j’ai décidé de suivre son conseil.


Quand le départ a sonné, je me suis dit « ça y est, la souffrance commence », mais j’étais quand même heureuse d’être là.


Je suis partie vraiment tranquillement, si bien que j’ai passé le premier km à 6:07. Je n’étais pas contente du tout, mais en même temps, j’étais sereine et j’étais confiante que j’allais pouvoir me rattraper plus tard. Évidemment, j’ai accéléré un peu la cadence.


Et c’est là que j’ai perdu mon cerveau (vraiment!!!). Peu après le 1er km, il y avait un Y. Ce qu’il fallait faire (mais je l’ai compris après coup), c’était de continuer tout droit pendant à peu près 600 m, puis de faire demi-tour, pour ensuite s’engager dans l’embranchement. Mais moi, tout ce que je pouvais voir c’est que la majeure partie du groupe allait tout droit, et qu’une bonne partie s’engageait dans l’embranchement. J’en ai conclu qu’un des deux chemins était pour le 5 km et l’autre pour le 10 km, mais je ne pouvais pas voir d’indications sur le chemin que je devais prendre. J’ai continué tout droit, mais là, il y a des gens qui se sont mis à paniquer à côté de moi et qui ont dit qu’on s’était trompés de chemin pour le 10 km. Paniquée, j’ai reviré de bord, et j’ai fait un sprint de frustrée jusqu’à l’embranchement en criant au bénévole « c’est par où le 10 km »? Et là, il m’a pointé l’embranchement parce qu’il croyait que je faisais partie des coureurs qui avaient déjà complété la boucle.


Je n’étais pas contente d’avoir perdu de précieuse secondes, mais je suis redevenue sereine, et je me suis dit que les obstacles, ça fait partie de la vie. Je trouvais tout de même bizarre de n’être entourée que de gars, qui me dépassaient à toute allure. C’est là que j’ai vu « 3 km ». « Ok, il est où le 2 km? Je n’ai pas vu le 2. » ET JE NE PIGEAIS TOUJOURS PAS QUE JE M’ÉTAIS TROMPÉE DE CHEMIN. Je me suis dit « merde, ils ont sauté une balise. Il y en a qui ne seront pas contents! » J’ai continué joyeusement jusqu’au 5e kilomètre (dans mon cas c’était le 4e).


Puis là, tout d’un coup, j’ai compris que j’aurais dû continuer tout droit à l’embranchement! « Merde j’ai scrappé ma course! » Peu après Anne et Nancy, deux filles de mon club, m’ont dépassée. Elles devaient tellement se demander comment je pouvais être devant elles alors que je courais si lentement. J’étais vraiment embarrassée!

Comme je voulais avoir un chrono fiable à la fin, malgré mon erreur, j’ai tout simplement décidé de faire 2 fois la boucle que j’avais loupée le premier coup. Comme ça je ferais mon 10 km au complet malgré ma tête d’écervelée.


Laissez-moi vous dire que ce n’est pas amusant du tout sur le plan psychologique de revirer de bord et de refaire une boucle. C’est vraiment gênant. J’étais assez abattue, et ça ne me tentait plus tellement de courir. Arrivée au 7e kilomètre (le vrai), j’ai commencé à trouver ça vraiment dur. J’avais beaucoup de difficulté à contrôler mes pensées négatives (« À quoi ça sert de courir comme ça? Tu vas te blesser pour rien. T’as toujours haï ça courir, qu’est-ce qui te prend? »). En plus, j’ai commencé à avoir mal au genou et à la bandelette ilio-tibiale, mais c’était quand même très supportable. Mes jambes étaient très en forme, mais mon cardio en arrachait énormément (comme d’habitude).


J’ai été incapable d’accélérer durant les km 7 et 8. Il y a plein de filles qui me dépassaient, et j’étais pas mal découragée. Mais je savais que je pouvais finir en environ 58 minutes, et c’est l’objectif que j’avais en tête. Je suis parvenue à aller plus vite au dernier kilomètre, et j’ai passé la ligne d’arrivée à 57:46.


J’étais hyper déçue de ma performance, et surtout très humiliée d’avoir couru un course si bizarre! Je suis allée chercher mon lunch – un jus de pomme et une banane – et je l’ai avalé piteusement, assise sur le coin d’un banc.


Heureusement, je suis une optimiste de nature, et maintenant, je suis quand même assez fière de moi d’avoir couru 10 km en moins d’une heure. Chose certaine, je suis considérablement plus en forme que je l’étais au début du mois de septembre. J’avais alors du mal à courir 30 minutes à vitesse lente. C’est quand même une super amélioration.


J’espère avoir le temps de faire quelques progrès durant la saison morte pour revenir du bon pied en 2009.

7 commentaires:

Sylvie a dit…

Tu vas t'en souvenir de ce premier 10 km. Tu as quand même fait un bon bout de chemin en très peu de temps. C'est merveilleux. Tu ne peux que t'améliorer!

Félicitation!!!

Geneviève a dit…

Merci Sylvie. Je suis déçue et contente en même temps. En tout cas, je suis une larve cet après-midi!

coureuse08 a dit…

Ah ma pauvre! Mais tu as dû faire plus que 10k en réalité! En tout cas félicitations pour ton temps qui est bien car les circonstances étaient vraiment pas idéales: pluie, brouillard, chemin pas toujours très bien indiqué, d'ailleurs c'est pour cà que tu t'es trompée de chemin c'est pas de ta faute!
Je trouve que tu as été super courageuse!

Geneviève a dit…

Merci Anne! J'ai vu que tu as fait un très bon temps. Je sais que ce n'est pas ton record, mais comme les conditions étaient difficiles, c'est vraiment excellent!

Serge a dit…

Bravo! Ton premier 10km... C’est un grand pas de passer de 5km à 10km. En plus, tu l'as complété malgré l'adversité... Et c'est çà qui est le plus important.

Tu as appris deux choses; la première est qu’il faut bien connaître son parcours avant la course, la seconde, il ne faut pas nécessairement suivre le troupeau... surtout s'il va à l'abattoir.

Geneviève a dit…

Tu as raison Serge. Plus jamais je ne commencerai une course sans bien connaître le parcours! Et le plus important c'est que je sois allée jusqu'au bout malgré tout. J'espère bien me reprendre en 2009!

Véronique Meunier - Triathlon a dit…

Ahahaha! Je trouve ça super drôle!
Bravo pour ton premier 10k!
Faut avoir le sens de la dérision avant tout: on fait ça pour s'amuser.
De mon côté, à un des premiers duathlons auxquels j'ai participé, il a fallu que je demande à un ami que je croisais, dépassais, recroisais à quel tour de vélo on était rendu.
En plus, je n'ai même pas le prétexte d'être blonde :-)