19 février 2011

Il y a toutes sortes de victoires

Ces temps-ci, ce n’est pas facile pour moi. Je souffre d’un trouble anxieux généralisé de longue date, mais depuis quelques mois, ça va moins bien. En d’autres mots, je ne tolère aucun stress. Quand la pression monte un peu, je me mets à être très mélancolique, à avoir des phobies et à avoir des images d’horreur dans ma tête, qui me terrorisent. C’est très épuisant de vivre avec une constante sensation de stress très élevé. Je vois une psychologue depuis une semaine, et on va essayer de travailler certaines choses. Ma grande découverte de la semaine, c’est que ce n’est pas tout le monde qui vit avec un stress aussi intense tout le temps. Je pensais que c’était ça la vie.

Dans l’état où je suis, ma motivation est très basse pour toutes mes activités. Les études et l’entraînement surtout représentent un fardeau énorme actuellement. Et depuis environ 1 mois et demi, Oslo se gratte énormément le museau, au point où il y a maintenant plusieurs petites zones sans poil dans sa face. C’est probablement une réaction allergique, mais pour le moment, on ne sait pas à quoi. J’ai vu une dermatologue/allergologue au Centre DMV, et elle a d’abord recommandé un régime alimentaire d’exclusion (il s’agit de donner une seule sorte de bouffe à Oslo contenant des ingrédients avec lesquels Oslo n’a jamais été en contact – et ce pendant 2 mois). À ce jour, ce n’est pas concluant. Oslo se gratte toujours (au point où je lui fais maintenant porter un cône en tout temps), et en plus, il fait de la diarrhée. Je dois donc lui donner une bouffe plus facile à digérer le temps que le tube digestif se rétablisse, puis recommencer une diète d’exclusion. C’est un méga chiar tout ça. Et je me demande si on trouvera un jour à quoi il est allergique.

Tout ça pour parler de ma petite victoire à moi d’aujourd’hui. Dans les circonstances actuelles, il n’y a rien qui me tentait moins hier soir que de me lever aux petites heures du matin le lendemain pour aller courir 21 km sur la glace, dans le froid, au Parc Jean-Drapeau, où c’est généralement assez venteux merci. J’ai quand même préparé mon stock hier soir en me disant que j’aurais toujours le choix de ne pas me lever le lendemain.

À 4 h du matin, je me suis réveillée parce que j’ai entendu Oslo vomir. Je me suis levée pour aller voir comment il allait, et j’ai décidé de ne pas me recoucher. Je suis allée avec lui dans la cour, et il a fait une grosse diarrhée très liquide. Vraiment ça commençait mal la journée et je n’avais pas envie de le laisser à la maison et d’aller courir. C’était l’une des nombreuses situations où mon stress grimpe très haut. J’étais proche de l’état de panique et je croyais bien qu’Oslo allait mourir bientôt, comme c’est arrivé à mon chat Pacha il y a 5 ans. Mais c’est justement ce désespoir et ce stress intense qui m’a décidée à aller courir quand même. La course, c’est mon antidépresseur à moi.

Même rendue là-bas, je n’étais pas sûre encore de vouloir courir. Comme le parcours consistait en 3 boucles de 7 km, je me suis laissé la possibilité d’arrêter après 7 ou 14 km. Je me suis aussi donné 2 h 30 pour courir. Et j’ai pas amené ma montre. Pas question de me mettre de la pression. En plus, je me suis placée la dernière de toute sur la ligne de départ. Je n’avais pas envie de me faire dépasser tout le long.

La première boucle, je l’ai courue vraiment très lentement. C’était mon échauffement et ma façon d’apprécier ma course le plus possible. Personnellement, je ne suis pas pantoute une fan de la souffrance, alors je l’évite autant que faire se peut. À la deuxième boucle, je me sentais bien échauffée, et je n’avais mal nulle part, alors j’ai accéléré un peu. Je dépassais beaucoup de monde. Au kilomètre 9, environ, il y a un bénévole qui m’a dit : « C’est bien. Suit ton propre rythme. On fait une belle course. » Et c’est fou combien ça m’a encouragée. On dirait qu’il disait que quelque soit mon temps, je pouvais faire une belle course, ma belle course à moi. Ça m’a donné un bel élan. Au 14e kilomètre, je me complètement tordu la cheville droite dans un trou d’eau. La douleur a été lancinante pendant 1 minute ou 2, et après elle est partie. C’est l’avantage d’avoir eu autant d’entorses; il ne reste plus de ligaments à blesser véritablement. À la troisième boucle, il me restait pas mal d’énergie, alors j’ai vraiment accéléré. Là, j’ai vraiment dépassé pas mal de monde. J’ai maintenu un bon rythme jusqu’au 19e kilomètre, après quoi, j’ai ressenti une douleur aigue dans la hanche droite, et j’ai trottiné lentement jusqu’à la fin.

Mon temps est de 2 h 17, et je suis contente. Première grosse victoire : être allée à mon demi-marathon. Deuxième grosse victoire : l’avoir terminé. Troisième grosse victoire : avoir autant de volume dans les pattes si tôt en saison. Quatrième grosse victoire : c’est seulement la 2e fois en 5 demi-marathons que je ne vomis pas après la course, et c’est la première fois que je me sens top shape après un demi-marathon. Pas vraiment fatiguée.

Mes splits :
1re boucle : 49:32 (47:42)
2e boucle : 46:16
3e boucle : 44:13

Donc, une belle accélération tout au long de la course. J’aime mieux ne pas regarder les points négatifs de ma course pour cette fois-ci.