19 août 2011

5 km Endurance 2011

J'attends toujours le 5 km Endurance avec beaucoup d'impatience. C'est l'une de mes courses préférées de l'année! Elle se passe à 500 mètres de chez moi, sur du plat, un soir d’été et n’est que de 5 km. Que demander de plus? Cette année, je m’attendais à battre mon record de beaucoup étant donné que je suis plus en forme que jamais. S’il est vrai que je n’ai fait aucun entraînement spécifique pour de la courte distance puisque je suis en plein cœur de mon entraînement de marathon, je sais que mon endurance cardiovasculaire s’est drôlement améliorée – justement en raison dudit entraînement. Il aurait été bien étonnant que je ne batte pas mon record personnel.

Le hic, c’est que j’ai été très épuisée au cours de la semaine qui a précédé cette course. Mes douleurs aux chevilles étaient pires que jamais, ma fasciite plantaire refaisait des siennes, et surtout, j’avais constamment besoin de dormir. Lundi, j’ai dormi 10 heures pendant la nuit, puis j’ai eu besoin d’une sieste de 3 h en après-midi. Mardi, exactement le même scénario : une autre nuit de 10 heures, puis une autre sieste de 3 h en après-midi! Extrêmement inhabituel! Je ne pouvais qu'être atteinte de cancer ou en train de couver une sclérose en plaques selon mon raisonnement. Dans la nuit de mardi à mercredi, j’ai encore dormi 10 h, puis je me suis réveillée avec des étourdissements – légers mais très incommodants. En 2001, j’ai eu une grosse labyrinthite virale qui m’a tenue alitée pendant deux semaines et qui a continué de me hanter pendant près d'un mois. Il faut dire que j'ai été choyée par la vie côté santé; cette labyrinthite a été de loin ma pire maladie. Moi qui ai la nausée facile, je vous laisse imaginer combien le fait d’avoir de violents étourdissements constants m’a été pénible. Depuis cette labyrinthite, j’ai eu plusieurs rechutes, mais d’intensité moindre heureusement. Ces rechutes surviennent toujours quand je suis très stressée et fatiguée. C’est comme ça que mon corps m’avertit que j’en fais trop ou que je dépasse mes limites. Au fil du temps, ces rechutes se sont espacées de plus en plus, et je croyais bien en être libérée. C’est pourquoi j’ai été très désagréablement surprise de ressentir des étourdissements le matin même de ma course. Voilà qui expliquait mon immense besoin de sommeil des derniers jours en tout cas! Mon organisme essayait probablement de combattre le virus. J’avais très peur que ce soit une nouvelle labyrinthite en bonne et due forme (et non une simple petite rechute) qui m’aurait mise KO pendant deux semaines. Je croyais déjà mon marathon à l’eau. Rien pour améliorer mon état d'esprit qui était assez négatif au cours des derniers jours pour diverses raisons.

J’ai passé la matinée dans un état épouvantable. J’alternais les séances de travail devant mon ordinateur et des pauses dodo sur le divan. J’avais de la misère à marcher, mais je ne voulais pas tout de suite mettre une croix sur ma course prévue pour 19 h 15. Si c’était une simple rechute, mon état allait peut-être s’améliorer rapidement. Et c’est ce qui s’est produit. Vers 15 h, je me sentais encore très somnolente, mais moins étourdie. J’ai réussi à travailler pendant trois heures consécutives, après quoi je suis partie à pied, avec mon amoureux et Oslo, jusqu’au Centre sportif de DDO où avait lieu la course. Je me suis mise à être très nerveuse, car il était hors de question pour moi de ne pas battre mon record, malade ou pas.
Arrivée sur place, j’ai vu mes amies Véronique et Sylvie, et ça m’a mise de très bonne humeur. Elles avaient l’air en forme et prête à rocker leurs courses respectives.

J’ai fait un bon échauffement de 2 km, comprenant 3 ou 4 accélérations, et je me suis empressée d’aller voir le départ de la course de 2 km à laquelle participait Sylvie. C’est toujours inspirant de voir les autres courir et ça m’a donné de l’énergie pour ma course.

Au départ du 5 km, j’avais une super belle attitude. J’étais confiante, car je considère désormais que 5 km de souffrance, ce n’est rien du tout. Disons que les longues sorties à la fin desquelles je dois faire de nombreux kilomètres à ma vitesse de demi-marathon m’ont habituée à tout endurer (d’ailleurs, demain je dois faire 29 km, dont les 13 derniers à mon rythme de demi-marathon, et je crois que je vais en mourir – je vous en redonne des nouvelles). Bref, j’étais prête à le courir vite mon 5 km et à ne pas paniquer si ça se mettait à être difficile.

Les deux premiers kilomètres ont été hyper faciles. J’ai dû me ralentir un peu, car je courais trop vite (finalement je les ai fait en 4:36 et 4:33, respectivement, sans grand effort). Mais au milieu du 3e kilomètre, comme d’habitude, ça s’est mis à être pas mal plus difficile. Le souffle a commencé à me manquer. Ma seule préoccupation était désormais d’essayer de maintenir le rythme, mais je n’y suis pas vraiment parvenue. Mon 5e kilomètre, en particulier, n’a pas bien été. D’habitude, c’est toujours de très loin mon plus rapide, mais pas cette fois-ci. Je ralentissais beaucoup. Je n’ai même pas réussi à sprinter très fort à la fin. Je n’avais plus de jus. Sur le coup, j’étais un peu déçue, car au fond de moi, j’espérais passer sous les 23 minutes, et ça n’a pas été le cas du tout. Mais j’ai tout de même battu mon record précédent de presque 30 secondes. Mon chrono officiel : 23:26. C’est très bien quand même! J’aurais peut-être fait mieux si j’avais été dans un meilleur état, mais peut-être pas. Très difficile à dire!
Chose certaine, je n'ai pas réussi à aller chercher toutes mes ressources intérieures. Je me souviens d'avoir souffert beaucoup plus lors de courses de 5 km précédentes (p. ex., ma dernière course au parc Lafontaine et le 5 km que j'avais couru au Parc Jean-Drapeau). Mais ce n'est pas tous les jours qu'on arrive à puiser très profondément au fond de soi. Ce n'était pas une journée comme ça.

Voici mes temps de passage :
1er km : 4:36

2e km : 4:33

3e km : 4:42

4e km : 4:44

5e km : 4:40 (d’habitude, je suis toujours environ 20 secondes plus vite au dernier km…)

Je suis contente d’avoir couru malgré mes légers étourdissements, car je me sentais beaucoup mieux après la course.
Et le plus important, c'est que j'ai aussi retrouvé le moral. La course, c'est le meilleur antidépresseur du monde!


Sprint final (je suis un peu traumatisée que la fille derrière moi, qui écoute de la musique pendant une course de 5 km et qui a l'air de faire une promenade de santé, coure à la même vitesse que moi...)



Presque arrivée!



Bon, c'est la face que je fais quand je trouve un animal cute, en l'occurrence Oslo. On voit aussi qu'après plus de 10 ans sans jouer au volley, j'ai toujours l'épaule droite plus musclée que la gauche.


Oslo qui s'intéresse beaucoup à Véronique, et les beaux yeux de mon amoureux en arrière plan.



Du bon blé d'Inde entre amis. Il était vraiment délicieux!

11 août 2011

Marathon 101 – Dix gaffes que j’ai testées pour vous!

Aujourd’hui, petit sujet léger, mais non moins essentiel : dix gaffes à ne pas faire en contexte de marathon (toutes testées pour vous dans un seul et même marathon [Montréal 2010]; ça c'est du service!).

1- Suivre son programme de manière créative : On m’avait dit : « les longues sorties, c’est ça qui est le plus important ». J’ai retenu : « tout ce qui n’est pas une longue sortie n’est pas important ».  J’ai fait 80 % des longues sorties prévues et genre 30 % du reste.
Conséquence : j’ai couru 55 % de mon marathon; j’ai rampé le reste.

2- Manger très mal duant tout l’entraînement de marathon : McDo, Saint-Hubert, pizza, gâteaux! Je m’entraînais pour mon marathon, alors je considérais que j’avais le privilège de manger n’importe quoi.
Conséquences : J’étais toujours fatiguée pendant et entre les entraînements. Méchant surplus de poids après le marathon en prime!

3- Commencer sa période de récupération cinq semaines avant le marathon : J’ai fait ma longue sortie de 32 km 5 semaines avant le marathon. Ça s’est très bien passé, et j’étais tellement fière de moi que j’ai décidé de tout stopper ça là. Je me trouvais assez en forme pour courir mon marathon.
Conséquence : Cinq semaines avant le marathon, je pouvais courir 32 km à une vitesse acceptable. Le jour du marathon, j’ai pu en courir 24.

4- S’habituer à des jujubes de sport bien précis et s’apercevoir qu’ils sont en rupture de stock partout avant le marathon (et bien sûr, ne pas avoir fait de réserves) : Je n’ai eu d’autre choix que d’acheter de nouveaux jujubes de sport la veille du marathon sans jamais les avoir testés auparavant. En plus, le jour du marathon, je me suis efforcée de suivre bien rigoureusement les instructions inscrites sur le sac (un sac complet toutes les demi-heures). Ça rentrait plus après 15 kilomètres.
Conséquence : Tout revomir ça durant les dix derniers kilomètres.

5- Être dépendante affective de son lapin : Je me suis arrêtée pour dire un petit allo à mes parents au 21e kilomètre et remplir ma bouteille d’eau. J’ai perdu mon lapin de vue. J’ai, semble-t-il, eu peur d’être abandonnée pour toujours par mon lapin. Et j’ai sprinté – de toutes mes forces – pour le rattraper.
Conséquence : Coudonc, pourquoi je n’arrive plus à respirer? Coudonc, comment ça se fait que j’avance pu. Paf! Panne totale d’énergie. Je voudrais me coucher sur le trottoir et dormir. Je n'ai plus jamais revu le lapin.

6- Boire du coke au 32e kilomètre : C’est vrai que le coke est reconnu pour être efficace en fin de marathon ou de course de longue distance, mais je ne l’avais jamais testé avant.
Conséquence : À peine deux minutes après en avoir bu, j’ai vomi tout le contenu de mon estomac. Enfin, pas tout, car j’ai revomi deux autres fois par la suite durant le marathon.

7- Ne pas m’être entraînée dans les côtes du tout : Le marathon de Montréal comprend pas mal de côtes et de faux plats.
Conséquence : Avoir vraiment de la misère dans toutes les côtes et les faux plats.

8- Se mettre au triathlon quatre semaines avant le marathon : Tiens, il y a le triathlon de Sainte-Agathe dans trois jours. Coudonc, pourquoi ne deviendrais-je pas une triathlète? Bonne idée! Je m’inscris! Il reste juste à m’acheter un vélo. Yé! Je fais mon triathlon! Je suis une triathlète!
Conséquence : Complètement chambouler une semaine d’entraînement qui aurait été cruciale dans ma préparation en vue du marathon.

9- Considérer que le fait de marcher 5-6 kilomètres par jour avec son chien, ça compte dans l’entraînement.
Conséquence : Marcher c’est un bon entraînement pour… marcher. Oh! J'ai vraiment bien marché durant mon marathon. Rien à redire sur ce plan.

10- Ah oui, et manger des sushis la veille du marathon : Bon, il faut dire que c’est le seul repas que j’avais pratiqué avant mes longues sorties. Mais des sushis la veille d’un marathon. Vraiment?
Conséquence : Tout revomir ça durant les dix derniers kilomètres, avec le coke et les jujubes.
Voilà! Vous ne pouvez pas dire que vous n'avez pas été avertis. Que je vous pogne pas à répéter une de ces gaffes dans vos marathons!

Chose certaine, je ne teste rien cette année. Chacun son tour de se sacrifier. Des volontaires pour cette année?


8 août 2011

Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue

Pour la toute première fois de ma vie, je me sentais parfaitement bien entraînée pour une course. Au cours des derniers mois, j’ai travaillé beaucoup mon endurance. J’avais besoin d’apprendre à courir vite longtemps, et je me suis énormément améliorée sur ce plan.

Je savais que je pouvais performer sur une distance de 20 km. Avant je survivais, tout au plus, sur des distances semblables.

Même si je considère avoir bien couru, je dois avouer que j’ai juste envie de dire : « Ah! si… ». (Je sais, je sais, ce n'est pas très champion de blâmer les facteurs extérieurs pour une performance , mais j'en ai envie. Je me suis tellement forcée pour avoir une belle attitude avant et pendant la course que je déborde un peu là.) 
Alors, voilà, je lâche mon fou :

« Ah! S’il avait fait moins chaud! »

« Ah! S’il avait fait moins humide! »

« Ah! S’il n’y avait pas eu tant de côtes difficiles! »

« Ah! Si tout le parcours avait été asphalté! »

« Ah! Si je n’avais pas été obligée d’acheter de nouveaux souliers la veille! »

Je trouve ça vraiment dommage. Être si en forme et ne pas pouvoir faire un chrono du tonnerre. Je suis convaincue que je suis en forme pour un demi-marathon en bas de deux heures (ou un 20 km en bas de 1 h 53). Mais qui sait quand je pourrai courir mon prochain demi-marathon?

Finalement, j’ai couru mon 20 km en 1 h 58 et 24 secondes. C’est excellent pour moi dans les conditions qui prévalaient ce jour-là. J’ai très bien couru à mon avis. Mais ce n’est pas le chrono que je souhaitais et je suis un peu déçue.

Quand je me suis levée le matin de la course et que j’ai sorti Oslo dehors à 5 h 30 du matin, les bras (et le sourire) me sont tombés tant le temps était lourd. Il faisait déjà très chaud, il faisait extrêmement humide, et il n’y avait aucun vent. Catastrophe, ai-je pensé quelques secondes, avant de me forcer à adopter une attitude positive. Je me suis dit que ce serait un excellent entraînement mental en vue du marathon et qu’il n’y avait rien à craindre de toute façon étant donné que je me suis entraînée à une température semblable presque tout l’été. J’allais courir de toutes mes forces et c’est tout. Une course de 20 km, c'est presque court dans ma tête maintenant (quel changement de perspective!)

Ma logistique pré-course a été impeccable. Véronique, qui était présente pour encourager, m’a encore une fois aidée. Elle m’a indiqué quand m’échauffer et quand manger ma banane. J’ai fait mes 2 km d’échauffement environ une demi-heure avant mon départ, puis je me suis dépêchée d'aller encourager Sylvie au départ de sa course de 2 km. Ensuite, je suis allée à l’auto pour aller chercher mes gourdes d’eau dans la glacière. L'heure de mon départ approchait dangereusement, alors j'ai dû faire un choix entre aller aux toilettes et encourager Sylvie à l’arrivée de son 2 km. J’ai choisi d’aller voir Sylvie (qui faisait un retour à la course après une blessure et qui a fait un chrono du tonnerre), ce qui a fait que je n’ai pas eu le temps d’aller aux toilettes et que j’ai dû faire pipi derrière un buisson avant d’aller me placer sur la ligne de départ. Jamais fait ça auparavant et pas trop mon genre. Mais je ne voulais pas manquer l'arrivée de Sylvie! Elle était si rayonnante qu'elle m'a transmis un surcroît d'énergie et de motivation en vue de ma course.

Je trouve que j’avais une super belle attitude avant le départ! J’avais hâte d’aller courir. J’avais hâte de franchir les côtes et de voir jusqu’où j’allais pouvoir me pousser. J’étais heureuse d’être là. Je crois que c’est une première. D’habitude, avant une course, je donnerais tout pour être ailleurs.

Les dix premiers kilomètres se sont déroulés à merveille. Je courais très facilement entre 5:35 et 6 min/km. J’avais chaud et je suais à grosses gouttes, mais c’était endurable. Les montées n’étaient pas faciles, mais j’étais capable d’aller très vite en descente et je dépassais pas mal de monde.

Je crois qu’il convient de décrire le parcours. Vraiment pas facile! Au départ, il y a moins d’un kilomètre sur du plat. Ensuite on entreprend la montée assez longue et abrupte du viaduc qui passe au-dessus de la 20. Ce n’est pas un petit viaduc. C’est l’une des plus grosses côtes que j’aie montées durant une course. Ensuite on redescend le viaduc. Puis, il y a 500 mètres de plat après quoi on remonte un viaduc moins haut qui passe au-dessus de la 40, puis il y a une autre montée pour se rendre à l’arboretum Morgan. C’est là que ça commence à être vraiment difficile pour moi et mes chevilles instables. Le chemin devient en gravier et en terre et n’est vraiment pas lisse. Il y a des trous d’eau, des roches, des buttes. Très douloureux pour mes chevilles. Ça me ralentit beaucoup. En plus, il y a une bonne montée. Beaucoup moins abrupte que les deux autres montées, elle n’en demeure pas moins très difficile pour moi, car les grosses roches me font mal et je manque de prise au sol pour bien pousser. Puis on revient sur nos pas jusqu’au départ, et on recommence une deuxième fois le même parcours.

À la fin de mon premier 10 km, j’étais pleine d’énergie, car j’avais maintenu un rythme de 5:49/km. Mais dès la première montée du deuxième tour, je me suis mise à souffrir. Heureusement, j’avais assez de force mentale pour continuer de pousser. Pas plus tard que la semaine dernière, j’avais couru les 8 derniers km de ma sortie de 23 km à un rythme de 5:43/km. J’étais sûrement capable d’en faire autant. Malheureusement, j’ai enchaîné des kilomètres très lents à plus de 6 min/km. Je ne me laissais pas abattre pour autant. Je continuais d’avancer de mon mieux. Pendant la course j’ai pris des gels environ toutes les 40 minutes. Après le 13e kilomètre, j’ai pris un peu de mon gel, mais ça m’a donné la nausée et j’ai failli vomir. Je me suis vraiment retenue, car je savais que le fait de vomir déshydrate énormément et m'aurait fait perdre les bienfaits de mon gel. J’ai donc dû marcher pendant 30 secondes le temps de calmer mes haut-le-cœur. Cette stratégie a été payante et j’ai pu recommencer à courir de plus belle. La dernière montée en sentier a été extrêmement difficile, mais tout de suite après j’ai repris le moral, car je savais qu’il y avait beaucoup de descente avant la grosse montée finale. J’ai pu reprendre un rythme acceptable. J’ai été extrêmement soulagée quand mes pieds ont de nouveau foulé l’asphalte. Je suis beaucoup, beaucoup plus efficace sur cette surface, et c’est tellement moins douloureux pour mes chevilles. Dans la dernière montée, j’ai dépassé quelques personnes qui marchaient. C’est là que je me suis rendu compte combien je suis plus en forme qu’avant. Courir dans une montée comme ça à la fin d’un 20 km côteux et chaud, c’est vraiment un exploit pour moi. Et après, il ne restait plus qu’un petit kilomètre. Je pouvais accélérer. J’ai pu faire un sprint raisonnable à la fin.

Voici mes splits :
1er km : 5:42 (plat)
2e km : 5:31 (montée + descente)
3e km : 6:04 (montée presque tout le long)

4e km : 5:50 (début de sentier)
5e km : 5:58 (sentier plutôt plat)

6e km : 6:15 (montée en sentier)

7e km : 5:49 (descente en sentier tout croche)
8e km : 5:37 (plat en sentier + tapé)

9e km : 5:45 (descente + montée sur l’asphalte)
10e km : 5:34 (descente + passage devant mes amis)

11e km : 6:03
12e km : 5:38

13e km : 6:08

14e km : 6:33 (mon split le plus lent – j’ai dû marcher pour maîtriser mes nausées)
15e km : 6:06 (plat en sentier)

16e km : 6:22 (montée en sentier)
17e km : 6:05 (plat en sentier)

18e km : 5:37 (descente + plat sur l’asphalte)
19e km : 6:16 (dernière montée)

20e km : 5:16 (descente + sprint final)

À la fin de la course, j’avais les pieds pleins d’ampoules parce que j’ai couru avec mes nouveaux souliers. Mes anciens ont rendu l’âme sans crier gare cette semaine. J’avais aussi très mal aux chevilles. D’ailleurs ma cheville droite demeure sensible et j’ai encore un peu de mal à marcher. J’espère que ça guérira vite.

Le temps que j’ai fait sur 20 km correspond à mon record de demi-marathon si on se fie au calculateur de McMillan. Mon meilleur demi-marathon (2 h 06), je l’ai fait à Philadelphie, sur du plat à une température idéale (autour de 10 degrés Celcius). Ce 20 km, je l’ai fait dans des conditions d’humidité extrême, sur un parcours difficile (côtes et sentiers) en 1 h 58, ce qui correspond à un demi-marathon en 2 h 05. J’ai donc théoriquement battu mon record de demi-marathon.

Je suis comme obsédée à l’idée de faire un demi-marathon en moins de deux heures. Je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de courir de nouveau un demi-marathon. Mais bon, je vais laisser ça de côté pour l’instant et me concentrer sur le marathon.

Je vais me consoler en tentant de pulvériser mon record sur 5 km à Dollard-des-Ormeaux la semaine prochaine. Enfin une course sur du plat à un moment de la journée où je suis au sommet de ma forme (19 h)! Mon record est de 23:54. Cette année, je vise 23:30.
 




5 août 2011

Mlle court

Eh oui! Je ressens le besoin irrépressible d’écrire sur une émission de téléréalité. Qui l’eût cru?

J’ai découvert l’émission Mlle court la semaine dernière : huit filles qui s’entraînent pendant 14 semaines en vue d’accomplir un grand défi, celui de parcourir 650 km en 3 jours en se relayant les unes les autres.

De prime abord, le concept me laissait froide. Huit filles ensemble, ça risquait de me taper sur les nerfs. Une course à relais : bof. Je trouvais que ce n'était pas comme un marathon ou une course précise durant laquelle on vise un temps précis.

Mais tout de même, une émission sur la course et l’entraînement ce n’est pas si fréquent. Ma curiosité piquée, j’ai rigoureusement programmé mon Illico dans l’espoir d’être conquise.

Lors de mon premier visionnement (c’était déjà l’épisode 8), je me suis sentie un peu rebutée. Qui sont ces filles qui prétendent pratiquer MON sport? Elles crient trop. Elles rient trop. Elles prennent trop de place. Elles parlent trop. Elles pleurent trop. Je trouvais tous ces débordements d’émotion extrêmement envahissants. Et pourtant j’avais l’énorme barrière que représente mon téléviseur pour me protéger.

Mais une fois l’émission terminée, l’aventure que vivent ces filles m’est restée à l’esprit. Et j’ai ressenti le besoin d’écouter l’émission une autre fois. Maintenant que j’avais « apprivoisé » un peu les personnalités de chacune, j’ai pu m’intéresser à leur parcours en étant plus détendue. Et bang, je suis devenue accro.

Je me suis empressée d’aller écouter les premiers épisodes en ligne. Jusqu’à présent j’ai eu le temps d’écouter les deux premiers épisodes. Et j’ai découvert huit filles vraiment combatives, généreuses et fortes qui m’inspirent énormément. Étrangement, l’une des premières réflexions que je me suis faites – moi, la fédéraliste convaincue – c’est que j’accepterais bien de former un pays avec les autres Québécois s’ils ressemblaient tous à ces filles. De les voir s’épauler et travailler en équipe pour traverser difficulté après difficulté, c’est vraiment encourageant. Ça me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir de notre peuple.

Puis, hier, j’ai écouté l’épisode 9. Première moitié, encore une fois très inspirante : les filles on relevé avec brio leur défi préparatoire qui consistait à se rendre de Montréal à Tremblant à relais. J’avoue que j’ai versé quelques larmes au fil de leur épreuve. Leur esprit d’équipe est formidable, leur dépassement de soi admirable. J’étais fière d’elles.

La deuxième moitié m’a jetée à terre. Quelques jours après le relais, alors que la plupart des filles exprimaient beaucoup de fierté et de joie après la réussite de leur défi, l’une d’elles s’est mise à exprimer des émotions très négatives. Elle était « fatiguée », « blessée » et « n’avait pas envie d’être là ». Elle était très centrée sur elle et s’est complètement détachée du groupe. Elle avait une horrible attitude passive agressive et n’acceptait pas de faire des efforts pour se remonter le moral. Oh que ça m’a dérangée! Cette fille m’a fait penser à certaines patientes que j’ai eues quand j’étais physio. Des patientes qui avaient tout le temps « trop mal », qui étaient tout le temps « trop fatiguées », qui ne faisaient jamais leurs exercices et dont l’état empirait constamment. Comme je suis une véritable éponge à émotions, ces patientes me transféraient très facilement tout leur mal-être. C’était très, très dur à porter pour moi. Je n’ai jamais appris à me protéger contre de telles personnes, c’est pourquoi je ne suis plus physiothérapeute.

Il faut croire que je ne suis pas la seule à trouver de telles attitudes lourdes à traîner, car le groupe a décidé de demander à la fille de se retirer du défi.

Je crois que moi-même, dans ma vie, j’ai déjà été comme cette fille négative. En groupe, je ne suis pas toujours à l’aise. J’ai de la misère à laisser de nouvelles personnes m’approcher. Quand je ne me sens pas bien, je me protège en restant à l’écart et en restant dans ma bulle. Peut-être que c’est ce que vivait cette fille.

Ce qui m’a beaucoup aidée, ce sont mes années de volleyball. Dans mon équipe universitaire surtout, j’ai vécu ce que c’était que de travailler en équipe, de s’oublier pour les autres et de tout donner pour le bien du groupe. Je me rappelle qu’au début de ma première année dans l’équipe, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’intégrer. Pendant au moins le premier mois et demi, je devais prendre une grande respiration avant d’oser entrer dans la salle d’équipe (c’est là où on se préparait avant chaque entraînement). Puis, à un moment donné, j’ai apprivoisé les autres et elles m’ont apprivoisée. Et ça m’a permis de vivre de grands moments de bonheur. S’accomplir dans un sport individuel, c’est satisfaisant, mais réussir des exploits d’équipe, c’est atteindre des sommets d’euphorie. Je me trouve privilégiée d’avoir vécu ça, et je m’en ennuie beaucoup. Je suis heureuse de pouvoir vivre de belles émotions liées au travail collectif grâce aux filles de Mlle court.

Cette émission me donne le goût de participer à une course à relais du genre avec mes amis coureurs un jour.

Des partants?   

3 août 2011

Le chemin pour se rendre

L’entraînement en vue de mon marathon est certes très exigeant physiquement, mais il l’est encore plus mentalement.

Je vis l’un des plus difficiles entraînements de ma vie, mais surtout l’un des plus satisfaisants. Sûrement parce que je sens que je me transforme complètement.

Avant presque chaque entraînement difficile, je suis convaincue que j’échouerai lamentablement. Et chaque fois, sans exception, je me surprends.

On entend souvent qu’un marathon, ça change une vie. L’an dernier, je n’ai pas ressenti de changement du tout. J’ai terminé mon premier marathon et, bien franchement, ça ne m’a pas apporté grand-chose. Cette année, c’est tout le contraire. Je n’ai pas encore couru mon marathon que je sens déjà que j’ai changé, que ma vie a changé à jamais. Le chemin que j’emprunte pour me rendre au défi ultime fait partie de l’expérience. S’il m’arrivait un pépin et que je ne pouvais pas courir mon marathon, j’aurais tout de même vécu quelque chose de grand et d’intensément satisfaisant.

Hier, j’ai vécu un entraînement très frustrant, très difficile et très gratifiant à la fois. J’ai dû travailler très fort mentalement. C’était un entraînement de 13 km comportant 4 x 1 km au demi-train (vitesse du 10 km). Généralement, ce genre d’intervalle est facile pour moi, car je n’ai aucun mal à courir rapidement pendant 1 seul kilomètre à la fois. Ce qui me tue, ce sont les longues sorties durant lesquelles je dois courir les 8 derniers kilomètres vite. Mais hier, je suis allée m’entraîner sur le parcours du défi Boréal (qui aura lieu ce dimanche), et il se trouve que c’est un parcours qui, non seulement comporte de très bonnes côtes, mais qui se fait en partie en sentier. J’ai attaqué cet entraînement avec beaucoup de détermination, et à ma grande surprise, les côtes ne m’ont pas énormément ralentie (merci aux côtes des Laurentides et de la Gaspésie qui m’ont musclé les jambes au début de l’été!), cependant, les chemins accidentés de gravelle et de terre m’ont donné beaucoup de mal, car j’ai les chevilles extrêmement instables. Normalement, je ne devrais plus jamais courir sur autre chose que de l’asphalte. Mais est-ce de ma faute si cette course « sur route » se fait en partie en sentier? Je me suis malheureusement tordu les chevilles à trois reprises. Ça m’a fait mal, mais j’ai continué, car je sais qu’il n’y a plus de ligaments à briser dans mes chevilles. Ces incidents m’ont toutefois énormément découragée mentalement. J’ai failli laisser tomber mes intervalles, mais je me suis ravisée. Je me suis dit que j’allais au moins en faire un et qu’après on verrait.
J’ai fait mon premier intervalle sur un sentier montant. C’était vraiment très exigeant. Je courais de toutes mes forces parce que j’avais peur d’aller trop lentement. Finalement, j’ai respecté pile le temps demandé : 5:15 pour mon premier km. Après un jogging de 1 km, j’ai entamé mon deuxième intervalle qui se faisait sur du plat et en descente. Facile : 4:45! Troisième intervalle sur du plat, mais sur de la gravelle molle : 5:09. Finalement, le dernier intervalle se faisait sur de l’asphalte, mais il comportait une côte d’environ 200 mètres à environ 10 %. C’est très long une côte si prononcée pendant 200 m. Mon temps a été plus lent que les autres : 5:34… Mais j’ai le droit de tenir compte de la côte et de considérer ce dernier intervalle comme étant réussi, non? Finalement, j’ai bouclé mes 13 km en 1 h 19. J’étais très fière après l’entraînement parce que j’avais vaincu mes pensées négatives. Pendant l’entraînement, j’avais souvent envie de me laisser submerger par le découragement que me causait la perspective d’avoir encore une course difficile devant moi. Moi qui pensais que c’était plat le Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue. Pas pantoute. J’aurais tellement aimé faire un demi-marathon sur du plat pour me prouver hors de tout doute que je suis devenue une meilleure coureuse.

Il n’empêche que j’ai le goût d’affronter la course de dimanche (20 km) sans peur. Tout ce qui m’importe dans le fond, c’est d’être capable d’utiliser le plus efficacement possible toutes mes ressources mentales et physiques de manière à performer de manière optimale sur ce parcours-là et à la température qu’il fera ce jour-là. Durant mes entraînements des dernières semaines, j’ai constaté que je suis capable de courir longtemps très facilement, d’affronter des côtes sans trop ralentir, de pousser malgré la chaleur intense et de courir à des vitesses rapides pendant de nombreux kilomètres de suite. Je suis capable d’être dans un état de grand inconfort vraiment longtemps.

Je suis capable et je vais me le prouver.