31 octobre 2008

Mes débuts en course à pied

Il ne m’était jamais passé par la tête d’écrire un blogue auparavant, jusqu’à ce que je tombe sur celui d’une certaine Véronique (http://coursveroniquecours.blogspot.com/), une fille pétillante qui, manifestement, se passionne elle aussi pour la course à pied. C’est drôle comme on peut avoir un impact sur la vie de personnes qu’on ne connaît même pas. Non seulement m’a-t-elle inspiré l’idée de partir mon blogue, mais elle m’a également donné le goût de courir moi aussi un jour le marathon.

Il y a deux mois, en regardant les épreuves de haies aux Olympiques de Pékin, je me suis dit que c’est une épreuve à laquelle j’aurais sûrement été très bonne compte tenu du type d’athlète que j’ai déjà été (il y a déjà très longtemps), et j’ai décidé de me trouver un club d’athlétisme à Montréal. En parlant avec un entraîneur et un ancien coureur de 800 mètres, j’ai appris que, vu mon âge (34 ans), les haies, c'était hors de question. On m’a dit de plutôt miser sur les épreuves du 5 km au marathon. J’étais peu convaincue au départ, car même lorsque j'étais une très bonne joueuse de volleyball, j’ai toujours soigneusement évité de faire du jogging (à part les 3 ou 4 tours d’échauffement autour du terrain de volleyball). Pour moi les entraînements de cardio se sont toujours résumés à des intervalles de 10 à 20 secondes de vélo stationnaire d’intensité élevée séparés par des repos de 30 secondes. Les longues distances ont toujours été pour moi une inutile torture à éviter à tout prix. Je ne crois pas avoir couru plus de 20 minutes de suite de toute ma vie avant cet automne.

Quand j’ai parlé pour la première fois à mon coach actuel, j’ai lancé spontanément un « ark! » dégoûté quand il m’a parlé du marathon. Je lui ai dit que je voulais courir tout au plus le 800 m (mais j’ai su par la suite, que ça non plus, ce n’est pas pour les « vieilles »). Très diplomate, il ne m’a pas trop contredite, et il m’a suggéré d’essayer un entraînement avec son club.


Non entraînée, ni préparée, comptant sur mes antécédents d’athlète, je me suis présentée à l’entraînement le 2 septembre dernier, convaincue que je serais l’une des meilleures (arrogante va!). Quand je suis arrivée, cependant, je me suis aperçue que j’avais affaire à de « vrais coureurs ». C’était évident au premier coup d’œil (minceur, muscles saillants, regards allumés… des signes qui ne trompent pas). Là j’ai commencé à avoir un peu peur… et il s’est avéré que ce n'était pas sans raison! L’entraînement a été une vraie torture. Mon orgueil m’a permis de suivre de peine et de misère des coureurs du dernier peloton (mais il a fallu que je coure à une vitesse beaucoup plus rapide que ce celle qui était la mienne, et j’ai dû arrêter l’entraînement aux trois quart parce que j’avais trop envie de vomir…) Beau début! Heureusement, j’ai reçu l’appui d’autres coureurs très, très gentils. J’ai été séduite par l’ambiance qui régnait dans le groupe, et je me suis dit que moi aussi, je deviendrais une vraie coureuse!


Je me suis donc mise à m’entraîner 4 fois par semaine. Au début, je courais seulement 30 minutes de suite à vitesse très lente, mais je me suis améliorée tranquillement. Le plus difficile, c’est de gérer les blessures. Mes anciennes blessures de volleyball aux genoux, aux chevilles et à la hanche sont rapidement réapparues, et ça m’a beaucoup découragée au départ. Mais j’ai décidé d’être patiente. J’ai augmenté mon volume de course extrêmement graduellement, et j’applique de la glace sur mes articulations douloureuses après TOUS mes entraînements. Dimanche dernier, je suis arrivée à courir 70 minutes de suite, et c’est en soi tout un accomplissement (je sais, c’est encore loin du marathon!!!).


J’ai participé à ma première course (5 km) le 19 octobre dernier (Classique du parc Lafontaine). J’étais hyper stressée, car j’avais tellement peur d’être déçue! Selon mes calculs, il était irréaliste pour le moment de viser en-dessous de 27:30. Après un ridicule départ en lion (1er km en 4:30 au lieu du 5:30 que je visais), j’ai connu une course fort pénible. Au cours des deux derniers km, je n’avais que deux pensées qui s’ostinaient entre elle : « Ok, c’est assez, je n’en peux plus » et « Allez, pousse, tu vas être super contente au fil d’arrivée ». Finalement, j’ai continué. Et j’ai obtenu un étonnant chrono de 26:48.8 (pour moi c’est une surprise, mais je pense qu’il n’y a pas une seule fille de mon club qui court plus lentement que ça…).




Avant la course




Affreuse photo, qui illustre néamoins très bien l'état dans lequel je me trouvais après la course...


Je sais que c’est complètement ridicule, mais, dans ma tête, je me vois comme une future championne… Je pense que dans deux ans, je vais commencer à obtenir de bons résultats. En attendant, va me falloir de la patience et de la persévérance! Ah! Et puis, même si je ne deviens pas une championne, je pense que je vais toujours continuer de courir. C’est tellement, tellement agréable, un beau jogging lent le long du fleuve ou dans un beau parc!



Au parc René Lévesque, à Lachine, l'un des endroits où je m'entraîne le plus souvent.


Certification de plongée sous-marine

Fin de semaine de certification – 23 et 24 août 2008

En fin de semaine, j’ai fait mes plongées de certification afin de pouvoir plonger de manière autonome (avec un compagnon de plongée) partout où je veux. Hier, tout s’est bien passé à ceci près que nous avons commencé la journée avec près de trois heures de retard. Nous devions plonger à Saint-Zotique, à partir d’un bateau, mais en raison de problèmes de logistique, nous avons dû nous rendre à un autre site de plongée à 20 minutes de voiture de là. Nous n’avons donc pas eu le temps de dîner. Quand nous avons plongé j’étais donc affamée en plus d’être épuisée en raison de toute l’énergie que j’avais dû dépenser pour apporter mon matériel sur le bord de l’eau (super lourd!) et enfiler ma combinaison isothermique (très serrée et surtout très chaude!). J’étais donc sur le point de perdre connaissance quand je suis entrée dans l’eau, en plus d’être, j’oubliais de le mentionner, absolument terrorisée. Malgré tout, les plongées se sont bien passées. Nous avions plusieurs exercices à faire, et je les ai réussis assez facilement, notamment celui que je craignais le plus, qui consiste à remplir son masque d’eau et à le vider tout en étant submergé, un exercice très difficile pour moi puisque je bouche généralement mon nez sous l’eau. Quand je remplis mon masque d’eau, j’ai l’impression que l’eau va rentrer dans mon nez et je me mets à étouffer et à ne plus me rappeler comment respirer par la bouche. Cela dit, hier, ça s’est bien passé. Je suis retournée à la maison heureuse, j’ai dévoré un énorme souper et je me suis endormie, épuisée, vers 21 h 30.

Ce matin, je me réveille en me rappelant qu’il faut encore que j’aille plonger, et là je suis franchement effrayée parce que les exercices les plus difficiles se font aujourd’hui. Signe que je suis au bord de la crise de nerfs, j’ai eu trois ou quatre haut-le-cœur avant de quitter la maison. Aujourd’hui, nous avons pu commencer à plonger rapidement. Comme j’avais eu des problèmes avec ma ceinture de poids la journée précédente, j’ai décidé de la soulager de quelques livres. Résultat, une fois au milieu du lac, quand le groupe s’est mis à descendre sous l’eau, et bien, je ne calais pas (enfin un peu, mais je refaisais surface à chaque inspiration). Il a fallu que je retourne au bord, et un aide-moniteur a rajouté des poids à ma ceinture. J’ai eu toutes les misères du monde à la remettre, car non seulement c’est difficile à faire dans l’eau (il faut se laisser flotter sur le dos en tenant une extrémité de la ceinture d’une main puis faire le rouleau pour qu’elle s’enroule autour de la taille), mais en plus, un des poids n’arrêtait pas de glisser vers l’avant et venait bloquer la boucle. Avec BEAUCOUP de difficulté, j’ai réussi à installer ma ceinture correctement. À ce moment, tout le groupe est sorti l’eau. Comme la visibilité sous l’eau était à peu près nulle, les monitrices ont décidé qu’elles descendraient avec seulement deux personnes à la fois.

Pendant que nous attendions, ma compagne de plongée et moi avons décidé de pratiquer un des exercices que nous allions devoir faire, soit celui d’enlever complètement notre masque sous l’eau et de le remettre. Nous avons donc mis nos régulateurs en bouche et dégonflé un peu nos vestes pour submerger notre tête. Une fois sous l’eau, j’ai enlevé mon masque en prenant bien soin de bien expirer pas le nez pour ne pas que l’eau s’y infiltre, mais à l’inspiration, petit problème de coordination, j’ai utilisé mon nez. Je me suis donc étouffée, mais je me suis rappelé que j’aurais de l’air si je respirais par la bouche. Autre problème cependant, mon cerveau ne semblait plus se rappeler comment faire. Mes tentatives de respirations se soldaient par une absence absolue d’entrée d’air. C’est là que j’ai fait TRÈS EXACTEMENT ce qui est écrit dans mon manuel à l’endroit où ils décrivent le plongeur en état de panique :

« Un plongeur en état de panique qui a peur de se noyer a de la difficulté à tenir sa tête hors de l’eau. Généralement, il oublie de gonfler sa veste de flottaison, crache son détendeur et remonte son masque sur le front. Il ne prête aucune attention à son compagnon de plongée ni aux autres personnes, et ses gestes sont rapides et saccadés. Il a les yeux écarquillés et ne voit rien autour de lui. Il ne répond habituellement pas aux directives qu’on lui donne. »

Est-il nécessaire de préciser que c’est l’une des expériences les plus désagréables que j’aie eu l’occasion de vivre dans ma vie? Je pensais me noyer, et je n’avais aucune idée si j’étais sous l’eau ou hors de l’eau. J’étais comme aveugle. Finalement, quelqu’un m’a probablement aidée, et j’ai pensé à gonfler ma veste. J’étais en pleurs, et j’ai dit que je voulais arrêter. Les monitrices m’ont dit de ne pas me décourager et de tout de même essayer de faire mes plongées.
Peu convaincue, j’ai tout de même accepté. Avec l’une des monitrices, je suis donc allée au centre du plan d’eau. Avec ma ceinture de poids, revue et corrigée, je réussissais à caler, mais malheureusement, j’étais incapable d’équilibrer mes oreilles. J’avais beau boucher mon nez et souffler, pas de succès. Nous avons donc dû remonter, et mes oreilles sont restées bouchées même à la surface. La monitrice m’a dit que je pourrais réessayer un peu plus tard si j’arrivais à déboucher mes oreilles. Je suis donc retournée au bord de l’eau avec les autres élèves du groupe. À ce moment là, je n’étais plus paniquée, mais profondément abattue. J’avais bien l’impression que je venais d’échouer mes plongées de certification et que je n’arriverais jamais à faire de la plongée après une telle expérience.

Heureusement, après quelques temps de réflexion, je me suis dit que si j’arrivais à me reprendre après de tels problèmes, je serais vraiment fière de moi. D’autres élèves m’ont donné quelques trucs et encouragements, et j’ai repris un peu confiance en mes capacités. Dans l’eau, j’ai attendu que tous les élèves aient fait leurs deux plongées, ce qui a pris au moins une heure et demie. Une fois mon tour arrivé, j’étais passablement détendue, probablement parce que j’étais à moitié morte d’ennui. De plus, j’en étais arrivée à la conclusion que la pire chose que je pouvais faire, c’était de paniquer, et que j’avais le contrôle là-dessus. Avant de descendre la monitrice m’a regardée dans les yeux et m’a dit que j’allais être capable et que j’allais réussir tous les exercices requis en moins de 15 minutes.

Nous avons commencé à descendre et, surprise, j’étais maintenant capable d’équilibrer mes oreilles. Nous sommes descendues jusqu’au fond, et j’ai réussi du premier coup tous les exercices, sans paniquer le moins du monde. La monitrice me tapait dans la main chaque fois que je réussissais un exercice, et ça m’encourageait beaucoup. J’ai donc fini par réussir ma certification, et je ressens presque autant de fierté que lorsque j’ai été sélectionnée sur l’équipe nationale de volleyball ou quand j’ai été embauchée chez Pfizer, ce qui n’est pas peu dire. J’ai maintenant très hâte d’aller plonger pour de vrai. Finis les exercices techniques dans l’eau boueuse du Québec! Dorénavant, il me suffira de nager sous l’eau et d’observer les poissons dans les jolies mers du Sud.