28 avril 2010

Les hanches d'Oslo

Ce billet sera plate, mais comme j'aurais rêvé de tomber sur un texte de ce genre il y a quelques mois, quand je faisais des recherches sur l'exercice chez les chiots, je le publie quand même! Peut-être sera-t-il utile à quelqu'un.

J'ai tellement reçu d'information contradictoire sur les hanches d'Oslo et l'exercice que j'ai décidé d'aller consulter la personne qui me semble la mieux placée dans la région de Montréal pour me conseiller sur la question : une vétérinaire spécialisée en réadaptation des chiens.

Aujourd'hui, je suis donc allée rencontrer Joanne Corbeil à la Patte mobile pour lui poser mes questions sur l'exercice chez les chiots. Elle a commencé par regarder les radios d'Oslo, et elle a vu qu'il y avait effectivement une petite anomalie à la hanche droite, mais rien de très concluant compte tenu de l'âge qu'avait Oslo au moment où la radio a été prise (3 mois et demi). Elle a ensuite évalué la mobilité passive des deux hanches et n'a pas trouvé le moindre signe d'instabilité (yé!). Ensuite, elle l'a fait marcher sur un tapis roulant dans l'eau pour évaluer l'instabilité dynamique* et n'a pas vu d'instabilité du tout non plus. Cette partie de l'examen était très amusante, car c'était la première fois qu'Oslo 1) marchait sur un tapis roulant et 2) avait de l'eau jusqu'aux épaules. Il était super mignon et ne savait plus trop quoi faire de ses pattes, mais il a vite compris le principe. Ça m'a donné hâte à l'été pour que je puisse aller le faire nager dans la piscine de mes parents (je sens que je vais passer mon été là... désolée papa et maman!)

* Chez les chiens, l'instabilité dynamique (observée lors de la marche) est un facteur pronostic bien plus fiable que l'instabilité passive (celle qu'on observe sur les radiographies ou lorsqu'on fait bouger nous-mêmes les membres du chien). En effet, chez certains chien qui ont des radiographies épouvantables, on n'observe que très peu d'atteinte fonctionnelle, alors que chez certains autres qui ont des radiographies moins mauvaises, l'atteinte fonctionnelle est bien plus grave (boiterie, signes de douleur, difficulté à marcher longtemps, etc.) C'est lors de la marche sur tapis roulant dans l'eau que la vétérinaire a évalué la stabilité dynamique des hanches d'Oslo.

Voici donc les constats de l'examen :
- Oslo est déjà bien musclé et sa musculature est symétrique, ce qui est excellent.
- Sa démarche est normale (il n'a pas le dandinement caractéristique des chiens qui ont de l'instabilité) et sa façon de s'assoir est normale également (squat).
- Ses hanches sont stables tant aux mobilisations passives que lors de l'exercice dynamique.

Analyse :
- Les chances sont bonnes pour qu'il n'ait pas de dysplasie plus tard, cependant, on ne peut rien tenir pour acquis tant qu'il n'a pas un an et demi ou deux ans.

Recommandations :
- Comme chez tous les chiots (jusqu'à la fin de la croissance) : éviter l'exercice violent comme l'agilité, les sauts très hauts et le Frisbee, par exemple. Le danger n'est pas tant pour les articulations que pour les plaques de croissance qui peuvent s'écraser.
- La marche n'est pas un problème quelle que soit la durée.
- Le jogging n'est pas un problème tant qu'on suit une progression graduelle. (Le jogging n'est pas si exigeant que ça pour le chien qui, en général, ne fait que marcher rapidement ou trotter légèrement lorsque l'humain court.)
- La randonnée pédestre n'est pas un problème tant qu'on suit une progression graduelle.
- Il faut tout simplement respecter la tolérance du chien.

Tout ça me semble parfaitement logique et correspond aux notions que j'avais apprises quand j'étais physiothérapeute. Je vais évidemment suivre ces recommandations..

Il est beau mon Oslo n'est-ce pas? Un vrai athlète. Je suis donc fière de lui!

18 avril 2010

Demi-marathon de Montréal

Je pensais ne plus jamais vivre d’expérience aussi désagréable que le demi-marathon du Maski-Courons, et bien, je me trompais. Le demi-marathon d’aujourd’hui, au parc Jean-Drapeau fut au moins équivalent, et les « effets secondaires » furent bien pires!


Je me lançais dans cette course avec la belle naïveté d’une personne mal entraînée (pas de sorties de plus de 12 km depuis le demi-marathon de Philadelphie de novembre dernier). Je croyais que, étant à mon troisième demi-marathon, j’allais bien m’en sortir quand même…

J’ai commencé à penser que j’aurais peut-être un problème quand j’ai constaté que j’avais oublié mes «Energy Chew». Je suis habituée avec ces petites doses d'énergie pour les longues distances et je sais qu’ils m’aident. J’ai acheté une autre sorte à la boutique, mais je n’ai pas osé les utiliser trop, trop étant donné que je ne les avais jamais essayés.

Depuis quelques semaines, j’ai un mal de genou qui m’empêche de courir plus de 8-10 km, mais je m’étais dit que le jour du demi-marathon, je ne sentirais peut-être pas la douleur. Erreur! Dès le premier kilomètre, la douleur était là, mais elle était très tolérable lorsque je courais presque sans plier les genoux. Je me propulsais avec les mollets surtout. Je me demandais si j’allais être capable de courir comme ça pendant deux heures. Ça me semblait impossible, mais j'aimais mieux ne pas y penser. Au cours des 7 premiers kilomètres, j’ai eu le bonheur de courir avec une amie qui ne participait pas à la course au complet étant donné qu’elle est enceinte. Durant les dix premiers kilomètres, j’ai couru à environ 5 min 40 du kilomètre, un rythme qui aurait pu me permettre de terminer au-dessous de la marque de deux heures, mais je sentais que c’était trop vite, car j’étais déjà très fatiguée après 5 kilomètres. Comme je voulais tester mes limites, j’ai décidé de maintenir ce rythme aussi longtemps que possible.

Au dixième kilomètre, j’ai dû me rendre à l’évidence : ça n’allait pas du tout. La douleur au genou devenait vive même avec ma technique modifiée de course. C’est là que j’ai pensé sérieusement à abandonner. Mais j’étais rendue pas mal loin du point de départ, et la douleur empirait lorsque j’essayais de marcher aux points d'eau. Cependant, le pire problème n’était pas mon mal de genou. J’étais complètement à sec côté énergie. Et c’est à ce moment-là que mon iPod, qui m’aidait beaucoup à garder courage, s’est arrêté de jouer. Comme je sentais que j’avais absolument besoin de ma musique pour pouvoir espérer finir la course, je me suis arrêtée quelques instants pour la redémarrer, mais je n’ai pas pesé sur le bon bouton, et c’est mon cours d’allemand qui s’est mis à jouer. On s’entend que ce n’est pas une bonne source de motivation quand on court, alors j’ai pris le temps de retrouver la bonne liste avant de me remettre à courir. Jusque-là, j’avais encore l’espoir de finir en bas de deux heures, car j’ai couru les 10 premiers kilomètres à un bon rythme, mais comme j’ai perdu environ deux minutes à tenter de remettre la musique et que mon genou ne voulait plus repartir par la suite, je savais que c’était foutu. Tout ce que je voulais désormais c’était d’arriver au fil d’arrivée au plus vite. En marchant, c’eût été impossible, alors il fallait courir.

Je me trouvais un peu niaiseuse de ne pas abandonner, parce que j’avais l’impression que j’allais aggraver ma blessure au genou et que ma saison serait peut-être foutue, mais la configuration du parcours rendait les abandons presque impossibles. Je me suis dit à plusieurs reprises : « Peut-être que mon genou sera irrécupérable après cette course et que je ne pourrai plus jamais courir après aujourd’hui ». Encourageante perspective!

Ah! Et autre pépin que j’oubliais de mentionner : à peu près en même temps que mon iPod m’a lâchée, j’ai aussi perdu les précieux services de mon GPS. Il a décidé de se figer à l’écran « boussole ». Je savais donc exactement dans quelle direction j’allais, mais je n’avais plus aucune idée de ma vitesse ni du temps qui s’écoulait. Ça aussi j’ai trouvé ça difficile de courir « à l’aveugle », sans aucun repère.

Peu après, une chanson de Roger Whittaker a commencé à jouer sur mon iPod (Hello Good Morning Happy Day). Aux premières paroles de la version que j’ai, il demande deux fois de suite « Are you feeling good? » La première fois, je lui ai spontanément répondu « moyen… ». La deuxième fois, j’ai été plus sincère et j’ai répondu « non » en hochant vigoureusement la tête. Je me trouvais bien comique et ça m’a donné un peu d’élan. J’ai décidé d’y aller un kilomètre à la fois. J’avais beaucoup de « GRRR » en moi pour une fois. Je me disais que c’est pas vrai que j’allais me laisser abattre. Que j’avais beau être poche dans «tout», j’avais au moins le mérite de ne pas abandonner et d’aller au bout de ce que j’entreprenais. Tant pis pour la douleur, l’épuisement et mes mains qui devenaient glacées sous la pluie. Tant pis aussi pour tous mes muscles qui devenaient de plus en plus raides (surtout mon pyramidal gauche). Je n’abandonnerais pas bon!

Les derniers kilomètres sont flous. Je me souviens juste que des gens me dépassaient en marchant et que j’avais pourtant l’impression de courir le plus vite que je pouvais. C’était exactement comme dans un cauchemar. Mais j’ai couru tout le long.

J’ai passé la ligne d’arrivée en pleurnichant, et après, je n’étais plus capable d’avancer. Une fille qui avait l’air dans le même état que moi est venue me serrer la main et me féliciter d’avoir terminé, et je l’ai félicitée aussi. Nous étions toutes les deux pliées en deux quand nous nous sommes serré la main et ça m’a bien touchée ce moment-là.

Ensuite, j’ai l’impression d’avoir rampé jusqu’au vestiaire. Heureusement, mes parents étaient là, et ils ont pu me ramener en auto. Dans leur auto, je me suis mise à avoir franchement mal au cœur alors que nous nous rendions au restaurant pour dîner. En arrivant au resto, je suis allée à la toilette et (désolée pour les dédaigneux), j’ai vomi de l’eau et du Gatorade (c’est tout ce que j’avais réussi à avaler après la course). Quelques minutes plus tard, j’y suis retournée et j’ai vomi mon déjeuner d’avant-course. Je me sentais dans un état vraiment lamentable, et j’avais l’impression que j’allais mourir. Mes parents m’ont ramenée jusqu’à mon auto au métro Berri, et j’ai conduit jusqu’à DDO. C’était très difficile, car j’avais encore très mal au cœur.

À la maison, j’ai vomi le peu de nourriture que j’avais avalée au restaurant. J’étais de plus en plus déshydratée et je vomissais même l’eau que je prenais. J’ai fini par prendre ma douche, et je suis allée me coucher. Après deux heures de sommeil je me suis réveillée avec le mal de cœur encore présent. Mais j’arrivais à boire! Yééé! Une heure après j’allais enfin mieux, mais je me sens plus en convalescence qu’en récupération.

En ce moment, je doute de pouvoir courir un marathon dans 5 mois. Si je suis dans cet état après un demi, comment vais-je survivre à un marathon? J’imagine que le fais de suivre religieusement un plan d’entraînement pourrait aider.

Mon temps d’aujourd’hui : 2 h 12 minutes et 23 secondes, soit 7 minutes de plus qu'au demi-marathon de Philadelphie que j'avais couru sans aucune difficulté, le sourire aux lèvres. Les demis se suivent, mais ne se ressemblent pas. 

11 avril 2010

Ma vie de chien

Allo,

Geneviève fait la sieste, et j'en profite pour donner de mes nouvelles. Ça fait maintenant deux mois que je suis dans ma nouvelle famille avec Geneviève et Stéphane. Je suis bien gâté. Moi, j'ai déjà vécu dans la rue, en plein hiver. Les anciens maîtres de ma maman l'ont jetée dehors quand ils ont su qu'elle était enceinte. Il y a beaucoup de gens qui pensent que les chiens ne valent pas plus que des objets. Mais ce n'est pas vrai! Je vous le dis! Nous aussi on a besoin d'un toit, de bonne nourriture et de beaucoup d'affection. Et Geneviève et Stéphane me donnent tout ça, et même plus!

Je vais vous raconter ma journée d'hier. C'était la PLUS belle journée de ma vie! Comme tous les matins de fin de semaine, on s'est levés très tard! Mais tout de suite après avoir mangé, je suis allé me promener au Mont-Royal avec Geneviève. Il ventait beaucoup et je trouvais ça très excitant. Il y avait beaucoup de feuilles qui volaient partout. Et il y avait tout plein de nouvelles odeurs que je n'avais jamais senties. On a marché beaucoup et on est allés jusqu'à la croix. Après ça, on est allés se reposer un peu et Geneviève a pris des photos de moi. Moi je trouve ça platte prendre des photos parce qu'il faut rester immobile. Mais j'ai fait quelques efforts.

 J'avais trouvé un bâton. J'adore beaucoup les bâtons.


Et là, j'avais vu des enfants avec une poussette. J'adore aussi beaucoup les enfants et les poussettes.

Il faisait un peu froid hier, et Geneviève avait envie d'un café. Malheureusement, à cause de moi, elle ne pouvait pas entrer nulle part. Heureusement, elle s'est souvenue qu'il y a un café canin sur la rue Marie-Anne. Nous y sommes donc allés. Ça s'appelle le Brandy's. Geneviève a pu prendre un bon latté avec une barre de céréales. Et moi j'ai eu un bon gros biscuit pour chien. C'était vraiment bon. Au café, j'ai été très, très sage. Je suis resté couché pendant que Geneviève lisait sa revue. La personne qui nous a servi a dit à Geneviève que j'étais trop maigre (plein de monde lui disent que je suis trop maigre), mais Geneviève lui a répondu sèchement que ce sont les autres chiens qui sont trop gros! Moi je trouve qu'elle a raison. Je me sens très en santé et très en forme. Et puis ma vétérinaire ainsi que mon instructrice d'obéissance (Julie, chez Guides canins), trouvent toutes deux que je suis juste parfait :-)

Après, on a pris l'auto et on est retournés dans notre coin. On s'est arrêtés au parc à chiens, parce que, moi, j'adore ça jouer avec d'autres chiens. Quand j'étais petit, j'étais peureux, mais maintenant je suis grand et je suis capable de jouer avec tous les chiens. Je suis toujours fin. Hier, j'ai trouvé mon meilleur ami! On a joué ensemble pendant une demi-heure. C'était VRAIMENT amusant. Mais mon ami, il bavait beaucoup, alors j'étais super sale, plein de bave et de sable. Voici des photos de nous deux. On ne me voit pas bien parce que je bougeais trop vite!

Mon ami, c'est un Boxer. Il a 7 mois, 2 mois de plus que moi.

J'étais sale, mais j'étais content!

Après on est allés à la maison. J'étais pas mal fatigué. Geneviève m'a fait prendre mon bain, comme tous les samedis! Ça j'adore ça! C'est comme un massage! Et même que je n'ai plus du tout peur du séchoir. Je me laisse faire et ça va bien. Le soir, j'ai dormi couché sur Geneviève pendant qu'elle écoutait le hockey.

Oups! J'entends Geneviève qui se réveille. Vite, je vais aller me coucher sur mon tapis et faire semblant de dormir.