26 avril 2009

Triste journée

La nuit dernière, j’ai dormi 12 heures. Je me suis levée à 11 h 30 ce matin, j’ai déjeuné, puis je suis allée m’étendre sur le lit tout l’après-midi. J’étais censée courir 30 minutes aujourd’hui, et j’en ai été incapable. J’ai pleuré une bonne partie de la journée. Une vraie loque.

Ce n’est pas le genre de journée que j’ai l’habitude de passer. Je suis généralement optimiste, enthousiaste et heureuse. J’attribue mon état pitoyable à la fin brusque d’une longue série de projets de traduction et de révision qui ont accaparé toutes mes journées, soirées et weekends au cours des derniers mois. J’étais à bout de souffle et je survivais grâce à l’adrénaline, mais une fois que tout a été livré (vendredi matin), je me suis effondrée. C’est un choc que de se retrouver avec rien à faire tout d’un coup. Même si je suis contente de pouvoir enfin me reposer un peu.

Et puis hier soir, j’ai écouté Slumdog Millionnaire, un film que je croyais léger et amusant, allez savoir pourquoi. Ça m’a plutôt marquée au fer rouge sur le plan émotionnel. Il faut dire que j’aime les films joyeux et exempts de violence (L’auberge espagnole, Under the Tuscan Sun, As good as It Gets, Le bonheur est dans le pré, par exemple, et même Sissi et La mélodie du bonheur). Quand j’écoute un film, je suis incapable de me détacher de l’action. Je vis les émotions pour vrai, comme si je faisais partie de l’histoire. S’il y a de la violence ou des scènes horribles, je reste perturbée pendant des jours. Pas surprenant que j’aie passé une journée si pénible. Le film Slumdog Millionnaire comporte une série de scènes absolument horrifiantes. Stéphane l’a trouvé très bon, et il n’est pas le seul apparemment. Mais moi, j’ai du mal à m’en remettre.

Ce film m’a par ailleurs rappelé avec acuité le peu que je fais pour aider les autres. Il y a deux ans, j’avais l’intention de partir un groupe d’alphabétisation dans mon quartier, bénévolement. J’avais même présenté mon projet à un centre communautaire et il ne restait plus qu’à fixer la date de début. Malheureusement, plus le projet se concrétisait, plus je paniquais et plus j’avais envie de fuir. Je me suis imaginé que les participants me détesteraient et que je serais incapable de leur apporter quoi que ce soit et j’ai décidé d’abandonner le projet avant même qu’il ne voit le jour. Les gens du centre communautaire ont été déçus, car les besoins sont immenses en alphabétisation et en francisation. J’ai très honte d’avoir laissé tombé, mais je n’arrive toujours pas à envisager d’enseigner à des gens sans ressentir le plus grand affolement. Je sais que c’est irrationnel. C’est que je fais de la phobie sociale. Je commence d’ailleurs un traitement cette semaine pour me défaire de ce boulet. C’est un problème qui a empoisonné ma vie (surtout sur le plan professionnel), et je veux maintenant m’en débarrasser.

Je me suis souvent crue folle. Depuis que je cours, c’est beaucoup moins le cas. Mon humeur s’est beaucoup stabilisée. Mais il y a des jours comme ça, où rien ne va.

4 commentaires:

Sylvie a dit…

Je comprends tout à fait ce vide soudain, pour l'avoir vécu il y a quelques semaines.
Il y a une belle sensibilité dans ton billet. C'est touchant :-)

Anonyme a dit…

Salut Geneviève,

Ton message m'a fait du bien... Je sais que c'est un peu con, mais quand je vois que les autres aussi peuvent avoir des moments pas trop jojo, ça me fait sentir moins poche. En ce moment c'est le cas au travail, je n’aime pas ce que l'on me confie, je me sens incompétente. En plus, il y a de grosses tensions avec certaines collègues avec qui je m'entendais si bien il n'y a pas longtemps. La merde quoi! J'y vais à reculons... Ouf, ce n'est pas très motivant mon mot mais bon... Lâche pas! Tu n'es pas seule et on se voit mardi et dimanche
Caroline :)

Geneviève a dit…

Merci beaucoup Sylvie et Caro! Caro, si mon message t'a fait du bien j'en suis ravie. Je ne me suis pas censurée pantoute et je craignais un peu de me couvrir de ridicule. Je comprends ce que tu peux vivre au travail. Je me suis déjà retrouvée dans des situations semblables et c'est vrai que ça peut devenir très lourd! Courage! Je suis certaine que tu es très compétente et que tes relations avec tes collègues vont revenir peu à peu à ce qu'elles étaient.
J'ai bien hâte de vous voir dimanche les filles (et demain, Caro)!

Anonyme a dit…

Geneviève, ce que tu as écrit m'a également touchée...
On dirait qu'on a de la difficulté à admettre que ça va moins bien des fois...Pourtant, s'il n'y avait pas de bas dans la vie, il n'y aurait pas de hauts non plus! (Phrase poche, mais vraie!).

Je suis toujours surprise de constater que je ne suis pas la seule qui a des peurs/phobies car ce n'est pas facile d'admettre qu'on en a... Je t'encourage dans ton processus!!!

À bientôt!
Mélanie