8 août 2011

Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue

Pour la toute première fois de ma vie, je me sentais parfaitement bien entraînée pour une course. Au cours des derniers mois, j’ai travaillé beaucoup mon endurance. J’avais besoin d’apprendre à courir vite longtemps, et je me suis énormément améliorée sur ce plan.

Je savais que je pouvais performer sur une distance de 20 km. Avant je survivais, tout au plus, sur des distances semblables.

Même si je considère avoir bien couru, je dois avouer que j’ai juste envie de dire : « Ah! si… ». (Je sais, je sais, ce n'est pas très champion de blâmer les facteurs extérieurs pour une performance , mais j'en ai envie. Je me suis tellement forcée pour avoir une belle attitude avant et pendant la course que je déborde un peu là.) 
Alors, voilà, je lâche mon fou :

« Ah! S’il avait fait moins chaud! »

« Ah! S’il avait fait moins humide! »

« Ah! S’il n’y avait pas eu tant de côtes difficiles! »

« Ah! Si tout le parcours avait été asphalté! »

« Ah! Si je n’avais pas été obligée d’acheter de nouveaux souliers la veille! »

Je trouve ça vraiment dommage. Être si en forme et ne pas pouvoir faire un chrono du tonnerre. Je suis convaincue que je suis en forme pour un demi-marathon en bas de deux heures (ou un 20 km en bas de 1 h 53). Mais qui sait quand je pourrai courir mon prochain demi-marathon?

Finalement, j’ai couru mon 20 km en 1 h 58 et 24 secondes. C’est excellent pour moi dans les conditions qui prévalaient ce jour-là. J’ai très bien couru à mon avis. Mais ce n’est pas le chrono que je souhaitais et je suis un peu déçue.

Quand je me suis levée le matin de la course et que j’ai sorti Oslo dehors à 5 h 30 du matin, les bras (et le sourire) me sont tombés tant le temps était lourd. Il faisait déjà très chaud, il faisait extrêmement humide, et il n’y avait aucun vent. Catastrophe, ai-je pensé quelques secondes, avant de me forcer à adopter une attitude positive. Je me suis dit que ce serait un excellent entraînement mental en vue du marathon et qu’il n’y avait rien à craindre de toute façon étant donné que je me suis entraînée à une température semblable presque tout l’été. J’allais courir de toutes mes forces et c’est tout. Une course de 20 km, c'est presque court dans ma tête maintenant (quel changement de perspective!)

Ma logistique pré-course a été impeccable. Véronique, qui était présente pour encourager, m’a encore une fois aidée. Elle m’a indiqué quand m’échauffer et quand manger ma banane. J’ai fait mes 2 km d’échauffement environ une demi-heure avant mon départ, puis je me suis dépêchée d'aller encourager Sylvie au départ de sa course de 2 km. Ensuite, je suis allée à l’auto pour aller chercher mes gourdes d’eau dans la glacière. L'heure de mon départ approchait dangereusement, alors j'ai dû faire un choix entre aller aux toilettes et encourager Sylvie à l’arrivée de son 2 km. J’ai choisi d’aller voir Sylvie (qui faisait un retour à la course après une blessure et qui a fait un chrono du tonnerre), ce qui a fait que je n’ai pas eu le temps d’aller aux toilettes et que j’ai dû faire pipi derrière un buisson avant d’aller me placer sur la ligne de départ. Jamais fait ça auparavant et pas trop mon genre. Mais je ne voulais pas manquer l'arrivée de Sylvie! Elle était si rayonnante qu'elle m'a transmis un surcroît d'énergie et de motivation en vue de ma course.

Je trouve que j’avais une super belle attitude avant le départ! J’avais hâte d’aller courir. J’avais hâte de franchir les côtes et de voir jusqu’où j’allais pouvoir me pousser. J’étais heureuse d’être là. Je crois que c’est une première. D’habitude, avant une course, je donnerais tout pour être ailleurs.

Les dix premiers kilomètres se sont déroulés à merveille. Je courais très facilement entre 5:35 et 6 min/km. J’avais chaud et je suais à grosses gouttes, mais c’était endurable. Les montées n’étaient pas faciles, mais j’étais capable d’aller très vite en descente et je dépassais pas mal de monde.

Je crois qu’il convient de décrire le parcours. Vraiment pas facile! Au départ, il y a moins d’un kilomètre sur du plat. Ensuite on entreprend la montée assez longue et abrupte du viaduc qui passe au-dessus de la 20. Ce n’est pas un petit viaduc. C’est l’une des plus grosses côtes que j’aie montées durant une course. Ensuite on redescend le viaduc. Puis, il y a 500 mètres de plat après quoi on remonte un viaduc moins haut qui passe au-dessus de la 40, puis il y a une autre montée pour se rendre à l’arboretum Morgan. C’est là que ça commence à être vraiment difficile pour moi et mes chevilles instables. Le chemin devient en gravier et en terre et n’est vraiment pas lisse. Il y a des trous d’eau, des roches, des buttes. Très douloureux pour mes chevilles. Ça me ralentit beaucoup. En plus, il y a une bonne montée. Beaucoup moins abrupte que les deux autres montées, elle n’en demeure pas moins très difficile pour moi, car les grosses roches me font mal et je manque de prise au sol pour bien pousser. Puis on revient sur nos pas jusqu’au départ, et on recommence une deuxième fois le même parcours.

À la fin de mon premier 10 km, j’étais pleine d’énergie, car j’avais maintenu un rythme de 5:49/km. Mais dès la première montée du deuxième tour, je me suis mise à souffrir. Heureusement, j’avais assez de force mentale pour continuer de pousser. Pas plus tard que la semaine dernière, j’avais couru les 8 derniers km de ma sortie de 23 km à un rythme de 5:43/km. J’étais sûrement capable d’en faire autant. Malheureusement, j’ai enchaîné des kilomètres très lents à plus de 6 min/km. Je ne me laissais pas abattre pour autant. Je continuais d’avancer de mon mieux. Pendant la course j’ai pris des gels environ toutes les 40 minutes. Après le 13e kilomètre, j’ai pris un peu de mon gel, mais ça m’a donné la nausée et j’ai failli vomir. Je me suis vraiment retenue, car je savais que le fait de vomir déshydrate énormément et m'aurait fait perdre les bienfaits de mon gel. J’ai donc dû marcher pendant 30 secondes le temps de calmer mes haut-le-cœur. Cette stratégie a été payante et j’ai pu recommencer à courir de plus belle. La dernière montée en sentier a été extrêmement difficile, mais tout de suite après j’ai repris le moral, car je savais qu’il y avait beaucoup de descente avant la grosse montée finale. J’ai pu reprendre un rythme acceptable. J’ai été extrêmement soulagée quand mes pieds ont de nouveau foulé l’asphalte. Je suis beaucoup, beaucoup plus efficace sur cette surface, et c’est tellement moins douloureux pour mes chevilles. Dans la dernière montée, j’ai dépassé quelques personnes qui marchaient. C’est là que je me suis rendu compte combien je suis plus en forme qu’avant. Courir dans une montée comme ça à la fin d’un 20 km côteux et chaud, c’est vraiment un exploit pour moi. Et après, il ne restait plus qu’un petit kilomètre. Je pouvais accélérer. J’ai pu faire un sprint raisonnable à la fin.

Voici mes splits :
1er km : 5:42 (plat)
2e km : 5:31 (montée + descente)
3e km : 6:04 (montée presque tout le long)

4e km : 5:50 (début de sentier)
5e km : 5:58 (sentier plutôt plat)

6e km : 6:15 (montée en sentier)

7e km : 5:49 (descente en sentier tout croche)
8e km : 5:37 (plat en sentier + tapé)

9e km : 5:45 (descente + montée sur l’asphalte)
10e km : 5:34 (descente + passage devant mes amis)

11e km : 6:03
12e km : 5:38

13e km : 6:08

14e km : 6:33 (mon split le plus lent – j’ai dû marcher pour maîtriser mes nausées)
15e km : 6:06 (plat en sentier)

16e km : 6:22 (montée en sentier)
17e km : 6:05 (plat en sentier)

18e km : 5:37 (descente + plat sur l’asphalte)
19e km : 6:16 (dernière montée)

20e km : 5:16 (descente + sprint final)

À la fin de la course, j’avais les pieds pleins d’ampoules parce que j’ai couru avec mes nouveaux souliers. Mes anciens ont rendu l’âme sans crier gare cette semaine. J’avais aussi très mal aux chevilles. D’ailleurs ma cheville droite demeure sensible et j’ai encore un peu de mal à marcher. J’espère que ça guérira vite.

Le temps que j’ai fait sur 20 km correspond à mon record de demi-marathon si on se fie au calculateur de McMillan. Mon meilleur demi-marathon (2 h 06), je l’ai fait à Philadelphie, sur du plat à une température idéale (autour de 10 degrés Celcius). Ce 20 km, je l’ai fait dans des conditions d’humidité extrême, sur un parcours difficile (côtes et sentiers) en 1 h 58, ce qui correspond à un demi-marathon en 2 h 05. J’ai donc théoriquement battu mon record de demi-marathon.

Je suis comme obsédée à l’idée de faire un demi-marathon en moins de deux heures. Je ne sais pas quand j’aurai l’occasion de courir de nouveau un demi-marathon. Mais bon, je vais laisser ça de côté pour l’instant et me concentrer sur le marathon.

Je vais me consoler en tentant de pulvériser mon record sur 5 km à Dollard-des-Ormeaux la semaine prochaine. Enfin une course sur du plat à un moment de la journée où je suis au sommet de ma forme (19 h)! Mon record est de 23:54. Cette année, je vise 23:30.
 




3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'était atroce comme météo. Tu as droit au chiâlage. Belle course edt un fort finish. Bravo.

Mathieu a dit…

Félicitations Geneviève! C'est vraiment un bon chrono que tu as réussi en de telles conditions météo et une course bien gérée! Tu t'es beaucoup améliorée par rapport à l'année dernière, ça se voit (se lit!) tout de suite! Un petit conseil: prends moins de gel lors des demi-marathons très chaud. Je mettrais ma main au feu que tu en as trop pris et que c'est ça qui t'as donné mal au coeur. Quand il fait extrêmement chaud, je préfère rester au liquide, ça passe mieux. Le Gatorade est sucré pas possible, mais le X1 passe beaucoup mieux.

J'ai fait un entraînement de 20 km de mon côté dimanche matin et j'étais vraiment découragé par ma lenteur! J'étais content, car avoir été à Ste-Anne, j'aurais enregistré mon pire temps à vie!

À DDO, tu vas pulvériser ton record à moins d'un pépin majeur. C'est écrit dans le ciel!

Ah oui, un dernier conseil: la durée de vie d'une paire de souliers de course est d'environ 800 km. Après, le maintien aux chevilles est moins bon et le risque de blessures augmente de beaucoup. Prends en note ton kilométrage et tu sauras quand changer de paire la prochaine fois avant que tes souliers ne te lâchent.

Et n'oublie pas: il y aura un demi-marathon le 5 novembre à Oka. Timing idéal pour battre ton record!

Claire a dit…

Un gros Bravo pour cette course pas facile!!!! Le chiâlage, bof, on fait tous ça un peu non!! :o)) Mais il ne faut pas oublier de toujours comparer les pommes avec les pommes et les oranges avec les oranges; tu ne peux pas comparer Philadelphie avec ta course de dimanche!!! Le demi en bas de 2 hres, dans les conditions qui t'avantagent, c'est sûr et certain!! Ton extrapolation de 2h05, moi je dis que tu peux retrancher 10 minutes si tu cours dans des conditions optimales. je suis certaine!!! Encore Bravo!!!