5 août 2011

Mlle court

Eh oui! Je ressens le besoin irrépressible d’écrire sur une émission de téléréalité. Qui l’eût cru?

J’ai découvert l’émission Mlle court la semaine dernière : huit filles qui s’entraînent pendant 14 semaines en vue d’accomplir un grand défi, celui de parcourir 650 km en 3 jours en se relayant les unes les autres.

De prime abord, le concept me laissait froide. Huit filles ensemble, ça risquait de me taper sur les nerfs. Une course à relais : bof. Je trouvais que ce n'était pas comme un marathon ou une course précise durant laquelle on vise un temps précis.

Mais tout de même, une émission sur la course et l’entraînement ce n’est pas si fréquent. Ma curiosité piquée, j’ai rigoureusement programmé mon Illico dans l’espoir d’être conquise.

Lors de mon premier visionnement (c’était déjà l’épisode 8), je me suis sentie un peu rebutée. Qui sont ces filles qui prétendent pratiquer MON sport? Elles crient trop. Elles rient trop. Elles prennent trop de place. Elles parlent trop. Elles pleurent trop. Je trouvais tous ces débordements d’émotion extrêmement envahissants. Et pourtant j’avais l’énorme barrière que représente mon téléviseur pour me protéger.

Mais une fois l’émission terminée, l’aventure que vivent ces filles m’est restée à l’esprit. Et j’ai ressenti le besoin d’écouter l’émission une autre fois. Maintenant que j’avais « apprivoisé » un peu les personnalités de chacune, j’ai pu m’intéresser à leur parcours en étant plus détendue. Et bang, je suis devenue accro.

Je me suis empressée d’aller écouter les premiers épisodes en ligne. Jusqu’à présent j’ai eu le temps d’écouter les deux premiers épisodes. Et j’ai découvert huit filles vraiment combatives, généreuses et fortes qui m’inspirent énormément. Étrangement, l’une des premières réflexions que je me suis faites – moi, la fédéraliste convaincue – c’est que j’accepterais bien de former un pays avec les autres Québécois s’ils ressemblaient tous à ces filles. De les voir s’épauler et travailler en équipe pour traverser difficulté après difficulté, c’est vraiment encourageant. Ça me donne beaucoup d’espoir pour l’avenir de notre peuple.

Puis, hier, j’ai écouté l’épisode 9. Première moitié, encore une fois très inspirante : les filles on relevé avec brio leur défi préparatoire qui consistait à se rendre de Montréal à Tremblant à relais. J’avoue que j’ai versé quelques larmes au fil de leur épreuve. Leur esprit d’équipe est formidable, leur dépassement de soi admirable. J’étais fière d’elles.

La deuxième moitié m’a jetée à terre. Quelques jours après le relais, alors que la plupart des filles exprimaient beaucoup de fierté et de joie après la réussite de leur défi, l’une d’elles s’est mise à exprimer des émotions très négatives. Elle était « fatiguée », « blessée » et « n’avait pas envie d’être là ». Elle était très centrée sur elle et s’est complètement détachée du groupe. Elle avait une horrible attitude passive agressive et n’acceptait pas de faire des efforts pour se remonter le moral. Oh que ça m’a dérangée! Cette fille m’a fait penser à certaines patientes que j’ai eues quand j’étais physio. Des patientes qui avaient tout le temps « trop mal », qui étaient tout le temps « trop fatiguées », qui ne faisaient jamais leurs exercices et dont l’état empirait constamment. Comme je suis une véritable éponge à émotions, ces patientes me transféraient très facilement tout leur mal-être. C’était très, très dur à porter pour moi. Je n’ai jamais appris à me protéger contre de telles personnes, c’est pourquoi je ne suis plus physiothérapeute.

Il faut croire que je ne suis pas la seule à trouver de telles attitudes lourdes à traîner, car le groupe a décidé de demander à la fille de se retirer du défi.

Je crois que moi-même, dans ma vie, j’ai déjà été comme cette fille négative. En groupe, je ne suis pas toujours à l’aise. J’ai de la misère à laisser de nouvelles personnes m’approcher. Quand je ne me sens pas bien, je me protège en restant à l’écart et en restant dans ma bulle. Peut-être que c’est ce que vivait cette fille.

Ce qui m’a beaucoup aidée, ce sont mes années de volleyball. Dans mon équipe universitaire surtout, j’ai vécu ce que c’était que de travailler en équipe, de s’oublier pour les autres et de tout donner pour le bien du groupe. Je me rappelle qu’au début de ma première année dans l’équipe, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’intégrer. Pendant au moins le premier mois et demi, je devais prendre une grande respiration avant d’oser entrer dans la salle d’équipe (c’est là où on se préparait avant chaque entraînement). Puis, à un moment donné, j’ai apprivoisé les autres et elles m’ont apprivoisée. Et ça m’a permis de vivre de grands moments de bonheur. S’accomplir dans un sport individuel, c’est satisfaisant, mais réussir des exploits d’équipe, c’est atteindre des sommets d’euphorie. Je me trouve privilégiée d’avoir vécu ça, et je m’en ennuie beaucoup. Je suis heureuse de pouvoir vivre de belles émotions liées au travail collectif grâce aux filles de Mlle court.

Cette émission me donne le goût de participer à une course à relais du genre avec mes amis coureurs un jour.

Des partants?   

12 commentaires:

Sylvie a dit…

Tellement partante! Lorsque j'aurai repris du volume et ma forme de marathonienne ;-)) J'ai écouté une seule émission et je suis mitigée. J'aime le défi, j'aime que ce soit à la télé pour inspirer les gens mais j'aime moins que ce soit juste des filles. Ça me rejoint moins. Trop de braîllage à mon goût. Mais bon, c'est sur le canal Mlle alors je comprends !

jamfil a dit…

Quand j'ai vu cette émission j'ai tout de suite pensée à toi Sylvie à cause du montage. Je trouve extrêmement dommage que tout ce que l'on nous montre soit des larmes et du criage sans arret. Je crois vraiment que c'est fille sont pareilles comme nous, vraiment pareil mais on nous les montre version concentrée. Ça fait de la bonne tivi.

Ceci dit, je suis accroc, surtout au segment où on les voit s'entraîner. Des débutantes, parties de rien qui réussissent à faire si grand en si peu de temps, vraiment je trouve que ça mérite toute mon admiration.

Beau billet Geneviève!

denki a dit…

Je n'en avais pas entendu parler (ssssh!), je vais regarder ça ce weekend :).

Je serais partante, surtout si on y associe une cause. Ces jours-ci j'ai beaucoup en tête les questions du décrochage scolaire et de la motivation, j'aimerais faire quelque pour Étudiants dans la course peut-être :) http://etudiantsdanslacourse.org/

Geneviève a dit…

Denki, oui c'est sûr qu'il faudrait y associer une cause! C'est ce qui rendrait l'aventure significative! Pour appuyer Étudiants dans la course, ce serait vraiment bien!

Claire a dit…

Je suis moi aussi PLUS PLUS que partante!!!! :o)
Je suis bien d'accord avec toi pour l'émission; je trouve que c'est tellement inspirant. Pour moi qui n'a maintenant plus rien d'une athlète, je me reconnais beaucoup dans ces filles-là, et si elles peuvent accomplir ça, ben moi, ça me donne une de ces impulsion!!! Le criage, le braillage et l'exubérance m'énervent parfois aussi, mais honnêtement, je préfère ça à la passivité, la lassitude et le je-m'en-foutisme qui nous entoure parfois trop! Elles aiment ce qu'elles font, elles trippent, ben un gros bravo! Moi j'ai la larme facile, alors je ne peux pas leur reprocher d'être braillarde. Regardez bien de quoi j'aurai l'air si je franchis le fil d'arrivée du Marathon!!... Les Mlles sont en train, en ce moment même, de faire leur 650 km et jusqu'ici ça se passe bien, franchement, moi elles m'impressionnent!
Beau billet Geneviève!!!!

Pascale a dit…

Excellent billet avec tout plein de nuances. Je découvre ta plume avec plaisir.

Je ne connais pas cette émission, mais pour ce qui est d'un défi en équipe, ça fait longtemps que j'en ai envie!

Au plaisir de te lire à nouveau.

Marie-Pier a dit…

J'aime beaucoup l'émission. Je m'entraine présentement en vue de mon premier marathon et comme ces filles, je suis partie de rien. J'apprends des exercices intéressant que je tente d'intégrer dans mon plan.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de larmes et de criage, mais je trouve intéressant, pour une fois, de montrer l'entraide entre les femmes et non du bitchage.

Maman Papoute a dit…

Merci pour ton billet, car je ne connaissais pas du tout. Je vais essayer de voir (mais j'ai l'impression, à lire Sylvie et Jamfille, que le criage/braillage va me tanner)!

Et moi aussi je suis tellement "in" pour un truc en groupe (d'autant plus si on s'en sert pour amasser des fonds ou venir en aide à qui que ce soit)!!!

Phine a dit…

Moi moi, moi, je viens! Sauf si on est obligés de pleurnicher et de décerner des médailles de l'employé du mois après chaque entraînement. ;-) Youpie! j'ai trouvé des épisodes en ligne (8) et en ai regardé qqs uns. L'émission a des côtés horripilants, mais les filles restent impressionnantes quand on voit d'où elles viennent côté sport. La même émission avec moins de braillage et plus de sport, ça ça serait top. Merci pour la découverte, Geneviève!

Geneviève a dit…

Ah mais oui, Delphine, le pleurnichage et la remise de médailles est tout à fait obligatoire! Ahahaha! Tu me fais rire aux éclats presque chaque fois que tu décoche ta plume Delphine. C'est sûr que tu es plus que bienvenue!

Tout le monde, après mon marathon, je commence à réfléchir à ça. On s'en reparle!

Anonyme a dit…

Coucou à toutes, un petit message pour vous dire que la Fondation Esprit de Corps organise justement des défis comme ca pour une cause juste. Je vous invite à aller voir la page internet http://espritdecorps.biz/fondation

Et si c'est vrai que les filles pleurent beaucoup, c'est très lié aux états émotionnels par lesquels elles passent en lien avec leurs fatigues physique comme psychologique !

Geneviève a dit…

Geoffroy, ça pourrait être intéressant. Je vais communiquer avec vous pour en savoir plus sur les possibilités de collaboration.