1 juin 2011

Nerd

Il y a un taux élevé de nerds obsessifs-compulsifs perfectionnistes hyperperformants chez les coureurs. C’est sûrement pourquoi je me suis fais tant d’amis au sein de cette communauté, même si je suis loin d’être sociable : je me sens en terrain connu. Tous mes amis coureurs sont des gens qui aiment exceller – et qui sont prêts à fournir des efforts considérables pour arriver à leurs fins. Je suis constamment fière de mes amis coureurs.

Pour ma part, j’oscille sans arrêt entre une discipline de fer pour atteindre des objectifs bien précis et un quasi-sabotage quand je dois accomplir des tâches pour lesquelles l’excellence me semble inaccessible.

Exemple de sabotage :
Mes études en physiothérapie : Je n’avais pas la tête à mes études, car toute mon énergie et toutes mes pensées étaient dirigées vers mon objectif : devenir l’une des meilleures joueuses de volleyball du Canada. Tant qu’à ne pas avoir constamment A+, aussi bien de laisser tomber et d’accepter d’avoir des B et même des C. Et surtout, m’en foutre et ne jamais étudier. Et partir en plein milieu d’un examen de biochimie parce que la pratique de volley commençait à 15 h 30 ce jour-là. Sabotage.

Exemple de discipline :
Mes années de volleyball universitaire : Je m’efforçais de donner le meilleur de moi-même à tous les entraînements . Je faisais ma musculation religieusement. Je traversais même les tempêtes de neige pour aller faire ma muscu au CEPSUM quand un entraînement était annulé pour cause de température extrêmement mauvaise. J’ai frappé des milliers et des milliers de balles au mur, toute seule, pour améliorer ma technique d’attaque et faire de mon bras un vrai fouet. J’ai fait de l’haltérophilie, des squats et de la plyométrie pour améliorer la hauteur de mes sauts. Et surtout, je faisais de la visualisation constamment pour améliorer ma technique et ma force mentale en situation stressante. Résultat : 4 médailles au championnat canadien en 5 ans et sélection sur l’équipe nationale. Discipline.


Pour mon premier marathon, j’ai fait pas mal n’importe quoi. C’était un objectif important pour moi, mais je ne savais pas dans quoi je m’embarquais. J’ai pris l’entraînement à la légère. Je suivais mon programme selon mon humeur. Parfois j'improvisais. Souvent je ne faisais rien. J’ai fait de très beaux efforts à certains moments quand même, mais ma préparation n’était pas optimale. Tout cela frôlait le sabotage...
Pour mon deuxième marathon, mon état d’esprit n’est pas le même. Je crois sincèrement que je n’ai pas une bonne génétique de coureuse. Cela dit, je sais que je peux m’entraîner sérieusement, en véritable athlète. Je sais combien je peux être disciplinée et donner le meilleur de moi-même. J’ai envie de m’entraîner à la perfection et de très bien manger. Je veux voir jusqu’où je suis capable d’aller. Je tiens à faire de mon mieux, chaque jour d’ici le marathon et à franchir les obstacles qui se dresseront sur mon chemin comme une championne, qu’il s’agisse de blessures, de fatigue, de baisses de motivation ou d’événements malheureux du quotidien.

Je ne crois pas l’avoir démontré tellement dans ma vie de coureuse jusqu’ici, mais de la discipline, j’en ai.

Marathon, attends-moi. J’arrive! Cette fois, c’est la nerd que tu devras affronter.

2 commentaires:

Sylvie a dit…

Ta discipline est inspirante. Moi, c'est la course à pied qui m'a prouvé que j'étais capable d'en avoir car ce n'est pas une force chez moi. Aucuns doutes que cette fois-ci, la nerd va faire un beau marathon :)
Mon ancienne coordonatrice d'UHST nous a dit en guise de derniers conseils que le travail et le sacrifice paye. Je suis d'accord avec elle.

Claire a dit…

Le marathon n'a qu'à bien se tenir, tu ne lui feras pas la vie facile!!!!! C'est un adversaire coriace qui ne donne pas beaucoup de chance, mais ta préparation lui donnera certainement beaucoup de fil à retordre!!! Alors un beau marathon se dessine devant toi, j'en suis convaincue!!!! Et c'est signé, une nerd-obsessive-compulsive-perfectioniste!! :o))