3 août 2011

Le chemin pour se rendre

L’entraînement en vue de mon marathon est certes très exigeant physiquement, mais il l’est encore plus mentalement.

Je vis l’un des plus difficiles entraînements de ma vie, mais surtout l’un des plus satisfaisants. Sûrement parce que je sens que je me transforme complètement.

Avant presque chaque entraînement difficile, je suis convaincue que j’échouerai lamentablement. Et chaque fois, sans exception, je me surprends.

On entend souvent qu’un marathon, ça change une vie. L’an dernier, je n’ai pas ressenti de changement du tout. J’ai terminé mon premier marathon et, bien franchement, ça ne m’a pas apporté grand-chose. Cette année, c’est tout le contraire. Je n’ai pas encore couru mon marathon que je sens déjà que j’ai changé, que ma vie a changé à jamais. Le chemin que j’emprunte pour me rendre au défi ultime fait partie de l’expérience. S’il m’arrivait un pépin et que je ne pouvais pas courir mon marathon, j’aurais tout de même vécu quelque chose de grand et d’intensément satisfaisant.

Hier, j’ai vécu un entraînement très frustrant, très difficile et très gratifiant à la fois. J’ai dû travailler très fort mentalement. C’était un entraînement de 13 km comportant 4 x 1 km au demi-train (vitesse du 10 km). Généralement, ce genre d’intervalle est facile pour moi, car je n’ai aucun mal à courir rapidement pendant 1 seul kilomètre à la fois. Ce qui me tue, ce sont les longues sorties durant lesquelles je dois courir les 8 derniers kilomètres vite. Mais hier, je suis allée m’entraîner sur le parcours du défi Boréal (qui aura lieu ce dimanche), et il se trouve que c’est un parcours qui, non seulement comporte de très bonnes côtes, mais qui se fait en partie en sentier. J’ai attaqué cet entraînement avec beaucoup de détermination, et à ma grande surprise, les côtes ne m’ont pas énormément ralentie (merci aux côtes des Laurentides et de la Gaspésie qui m’ont musclé les jambes au début de l’été!), cependant, les chemins accidentés de gravelle et de terre m’ont donné beaucoup de mal, car j’ai les chevilles extrêmement instables. Normalement, je ne devrais plus jamais courir sur autre chose que de l’asphalte. Mais est-ce de ma faute si cette course « sur route » se fait en partie en sentier? Je me suis malheureusement tordu les chevilles à trois reprises. Ça m’a fait mal, mais j’ai continué, car je sais qu’il n’y a plus de ligaments à briser dans mes chevilles. Ces incidents m’ont toutefois énormément découragée mentalement. J’ai failli laisser tomber mes intervalles, mais je me suis ravisée. Je me suis dit que j’allais au moins en faire un et qu’après on verrait.
J’ai fait mon premier intervalle sur un sentier montant. C’était vraiment très exigeant. Je courais de toutes mes forces parce que j’avais peur d’aller trop lentement. Finalement, j’ai respecté pile le temps demandé : 5:15 pour mon premier km. Après un jogging de 1 km, j’ai entamé mon deuxième intervalle qui se faisait sur du plat et en descente. Facile : 4:45! Troisième intervalle sur du plat, mais sur de la gravelle molle : 5:09. Finalement, le dernier intervalle se faisait sur de l’asphalte, mais il comportait une côte d’environ 200 mètres à environ 10 %. C’est très long une côte si prononcée pendant 200 m. Mon temps a été plus lent que les autres : 5:34… Mais j’ai le droit de tenir compte de la côte et de considérer ce dernier intervalle comme étant réussi, non? Finalement, j’ai bouclé mes 13 km en 1 h 19. J’étais très fière après l’entraînement parce que j’avais vaincu mes pensées négatives. Pendant l’entraînement, j’avais souvent envie de me laisser submerger par le découragement que me causait la perspective d’avoir encore une course difficile devant moi. Moi qui pensais que c’était plat le Défi Boréal de Sainte-Anne-de-Bellevue. Pas pantoute. J’aurais tellement aimé faire un demi-marathon sur du plat pour me prouver hors de tout doute que je suis devenue une meilleure coureuse.

Il n’empêche que j’ai le goût d’affronter la course de dimanche (20 km) sans peur. Tout ce qui m’importe dans le fond, c’est d’être capable d’utiliser le plus efficacement possible toutes mes ressources mentales et physiques de manière à performer de manière optimale sur ce parcours-là et à la température qu’il fera ce jour-là. Durant mes entraînements des dernières semaines, j’ai constaté que je suis capable de courir longtemps très facilement, d’affronter des côtes sans trop ralentir, de pousser malgré la chaleur intense et de courir à des vitesses rapides pendant de nombreux kilomètres de suite. Je suis capable d’être dans un état de grand inconfort vraiment longtemps.

Je suis capable et je vais me le prouver.  

5 commentaires:

Claire a dit…

Mais voilà une attitude gagnante!!! Je suis totalement d'accord avec toi pour ce qui est du chemin ''pour s'y rendre'', quel chemin hein?? Ouf! Dimanche tu vivras assurément une course enrichissante, qu'importe la performance, tu apprendras certainement encore plein de choses sur toi et sur tes capacités!!! Je te souhaite une très belle course ma cousine!! xxx :o)

Véronique a dit…

Ahhh je te comprends tellement! La course, c'est juste le bonbon. Perso, c'est toute la préparation que je vois comme un gros défi et un beau projet.

C'est génial que tu le vives aussi intensément! C'est une opinion bien personnelle mais c'est ça que je vois comme une expérience complète de marathon (ou de tout autre défi).

J'adore ça avoir des entraînements qui font peur moi aussi haha!! C'est trop génial de voir "qu'on est capable après". Félicitations pour ta préparation!!! Je suis contente que tu tripes dans ça, même si naturellement des fois c'est pas facile!

Go, go, go pour dimanche!!

Sylvie a dit…

C'est tellement ça une bonne préparation à un marathon. Le chemin que l'on emprunte mais surtout ce que l'on apprends en route. Suis tellement pas inquiète pour toi. J'ai hâte de t'encourager dimanche !!!

Anonyme a dit…

Le corps et le moral sont en excellentes conditions.

Phine a dit…

Bien d'accord avec tous les commentaires, le chemin importe/apporte finalement plus que a destination. Un marathon déjà gagné pour toi. Passe un beau dimanche!