8 août 2010

Mes débuts de triathlète

C’est pas tellement mon genre les coups de tête. Mais c’est mon genre d’être passionnée et de foncer. Il y a deux semaines, je ne croyais pas vraiment que je ferais des triathlons un jour. Puis il y a eu l’Ironman de Lake Placid auquel ont participé 3 de mes amis. Leur merveilleuse performance m’a grandement inspirée, et j’ai eu une envie irrésistible de faire un triathlon moi aussi. Vite je me suis achetée un vélo de route et je me suis inscrite au triathlon de Sainte-Agathe, à la plus courte distance qui soit, le super sprint (400 m de natation, 12 km de vélo et 2 km de course). Je savais que c’était un peu de la folie compte tenu du fait que je suis loin d’être à l’aise en vélo (changer les vitesses est encore un casse-tête), et que je n’avais jamais nagé dans un lac auparavant. Mais compte tenu des courtes distances, j’avais quand même relativement confiance en mes capacités de terminer l’épreuve.


Ce matin, quand je suis arrivée à Sainte-Agathe, j’étais très nerveuse. En fait j’étais plutôt sur le bord de la panique. Je ne comprenais pas bien comment fonctionnaient les zones de transitions, où mettre mon vélo, par où sortir pour aller sur le parcours de vélo, puis de course. Tout était nouveau et déstabilisant. J’étais constamment sur le bord des larmes. Mais mon émotion n’était pas seulement due à la panique. J’étais aussi très émue parce que j’allais faire quelque chose que je considère depuis toujours comme incroyablement « hot ». C’était peut-être de courtes distances, mais ça demeurait quand même un triathlon. Il allait falloir que je nage dans un lac! Et que je fasse du vélo, de la COURSE de vélo!

Après une éternité à courir d’un bord pis de l’autre comme une poule pas de tête. J’ai fini par être prête à partir avec les autres les deux pieds dans le lac. Je me suis mise complètement en arrière et très loin des bouées (c’est là que ça brasse le moins qu’on nous a dit). Une fois le signal de départ donné, quelle ne fut pas ma surprise de voir devant moi un paquet de monde qui savaient à peine nager (du moins c’était mon impression). Oh boy, ça allait être du sport de traverser cette barrière de bras et de jambes qui n’avançaient pas. J’ai donc choisi de nager en brasse le temps que je trouve un trou par où passer. Peu à peu, j’ai réussi à me faufiler entre les nageurs et à me trouver un endroit où il était possible d’avancer convenablement. J’ai pu faire les derniers 250 mètre en crawl. Le lac était bas, je crois, car on nageait dans une tonne d’algues. Ça s’enroulait autour de mes bras et de mes jambes. Des fois même autour de mon cou. Moi qui ai si peur des algues, c’était quand même le moindre de mes soucis. J’avais juste hâte d’arriver à l’étape du triathlon qui a toujours frappé mon imaginaire : sortir de l’eau en courant en enlevant mon casque de bain et mes lunettes. Pour moi c’est l’ultime symbole de la « hotitude » d’un triathlon. Quand je suis sortie de l’eau j’avais d’immenses frissons d’émotion. Je cherchais mes parents, et j’ai fini par apercevoir ma mère, assise dans les estrades, qui regardait au loin dans le lac. Son air préoccupé trahissait son inquiétude que je sois en train de me noyer quelque part. Comme une petite fille de 10 ans, j’ai crié « maman, maman! » en faisant aller mes bras comme une perdue. Elle m’a vue et elle a manifestement été soulagée que je sois saine et sauve. J’ai vu mon père peu après qui prenait des photos.

Je suis entrée dans la zone de transition, et j’ai trouvé mon vélo. La transition a été super vite. Lunettes, casque, bas, souliers. Aweye on court avec le vélo jusqu’à l’endroit où on a le droit d’embarquer dessus. J’étais super fière de moi. Je me sentais comme une genre de championne du monde. J’étais un peu moins championne quand j’ai essayé de monter sur mon vélo par contre. Il a fallu que je m’arrête, que je me place bien, que je clippe un pied, que je commence à avancer et que je clippe l’autre pied. C’étais quand même assez laborieux et il y a du monde (spectateurs ou bénévoles) qui me criait de me grouiller. Une fois les deux pieds clippés, le pire était fait pour moi! Comme je ne suis pas très à l’aise avec mes vitesses, je me suis dit que je n’utiliserais que le petit plateau. J’ai mouliné dans le beurre pas mal souvent. À un moment donné, il y avait une grosse côte (en tout cas, moi je le trouvais vraiment longue). Toutes mes énergies, je les ai laissées dans cette côte. Ouf, petit manque d’entraînement spécifique ici… J’ai vraiment craint de devoir en faire une partie en marchant à côté de mon vélo, mais non, j’ai fini par arriver en haut. En fait, j’ai même rejoint d’autres cyclistes dans cette côte. Après, ça descendait, puis il fallait virer de bord. De l’autre côté, c’était facile. On avait le vent dans le dos, je pense, et les côtes étaient beaucoup plus faciles. J’ai fait tout le retour sur le gros plateau finalement. (Mine de rien, ce petit 12 km en situation de course, c’était le meilleur cours « changement de vitesse 101 » que je pouvais avoir.)

Ne restait plus que la dernière transition et la portion course. Arrivée à ma zone de transition, il manquait un de mes souliers de course. Quelqu’un (que j’ai qualifié très fort d’épais dans ma tête), l’avait déplacé (ou lancé?) quelques mètres plus loin. Ça ne m’a cependant pas trop retardée. J’ai pris le temps de bien lacer mes souliers et de boire deux trois gorgées d’eau (parce que, non, je ne suis pas capable de boire en vélo; c’est loin d’être possible pour moi présentement, trop peur de tomber).

Et puis j’ai commencé à courir. Mais où étaient passées mes jambes? J’avais l’impression d’aller super lentement. Je ne me suis pas poussée trop, trop, parce que je sentais un petit tiraillement dans mon genou droit, et il était hors de question que je me scrape quelque chose avant le marathon. La course n’était pas très facile. Environ les 200 premiers (et le 200 derniers) mètres, on courait sur la plage dans le sable. Ça n’avançait pas. Après ça, je pense qu’il y avait une petite montée, mais en fait je ne me souviens plus bien de la portion course. Ça n’a pas été ma portion préférée. Bizarrement, je dépassais des gens. À la toute fin, j’allais vraiment lentement je pense parce qu’un spectateur m’a regardée avec un air compatissant en me disant « allez, un petit effort, c’est presque fini ». Pas longtemps après, c’était effectivement fini. J’étais vraiment heureuse de mon expérience. Complètement euphorique!

Mes résultats sur Sportstats sont les suivants : 55 minutes 23 pour l’ensemble du parcours (8:58 de natation, 35: 41 de vélo (20,2 km/h, oups…) et 10:45 de course (5:23/km, reoups, c’est mon rythme de 10 km…). Je suis arrivée première sur cinq dans ma catégorie (petit velours ici). Mais même si j’étais arrivée bonne dernière, ça ne m’aurait pas dérangée. J’aime ça les triathlons, et je vais en refaire plein d’autres.

Woohoo, je suis une triathlète!!!

10 commentaires:

Sylvie a dit…

Quelle belle première expérience. Je suis inspirée mon amie. Et très fière de toi. Tu m'as fait rire aux larmes!!! Gros BRAVO :))))

Lise a dit…

Que j'avais hâte de lire le récit de ton baptême de triathlon. Bravo! et maintenant j'ai encore plus hâte de lire ceux qui suivront. (Moi aussi je trouve ça hot les sorties de l'eau)!

Manon a dit…

Bravo! Je viens de lire ton article à Louis. Il a bien ri et te félicite à son tour.

Deb a dit…

Bravo! Bravo! Bravo!
Pour avoir suivi ce genre de péripéties chez une autre amie triathlète, je sais comment ce n'est pas facile! Et toi, tu réussis ça après seulement deux semaines de préparation. Je suis super fière de toi!

Vérane a dit…

Je te félicite Geneviève pour ce 1er triathlon!! Tu m'as bien fait rire avec la "hotitude" qui résidait dans les sorties de l'eau. Vraiment trop drôle!
Comme toi, je n'étais pas capable de boire en roulant au début, mais maintenant, c'est ok et heureusement car qd tu roules lgtps et sous la chaleur, c'est qd même bien pratique! lol!! Avec un peu d'entraînement, tu finiras par y arriver aussi! ;-)
Encore bravo!!

Anonyme a dit…

Trop, trop cool. Je suis tellement motivée à lire ton texte... J'aime le mot «hotitude» que je vais réutiliser si tu me permets... En fait, la sortie de l'eau je trouve toujours que c'est très hot aussi (sûrement que ça me fait penser un peu au surf et moi je me sens pas pire quand j'ai pogné qqs bonnes vagues et que je sors le sourire aux lèvres). Bravo, t'es vraiment une brute et tu m'inspires!!!
Caroline xx

Véronique Meunier - Triathlon a dit…

Bienvenue dans la famille!!! Félicitations! Tu t'es bien amusée :-)

Sophie a dit…

Wow! Félicitations Geneviève! Les photos sont super! Elles témoignent bien de ta hotitude de triathlète!

Mademoiselle Pitlipitli a dit…

Geneviève Morin... You are a TRIATHLETE!!!
Ton récit m'a bien ému et bcp fait rire! J'ai moi aussi adoré le passage de la hotitude de la sortie de l'eau, c'est vrai que c'est un peu le symbole du triathlète et ça m'impressionnait moi aussi quand j'étais plus jeune.
J'ai aussi adoré ta photo avec le commentaire "drette-là: j'ai la piqure du triathlon pour toujours"! J'en ai encore les larmes aux yeux.
BRAVOOOOOOOOOO!!!
And welcome to our beautiful world!
Isabelle xx

Geneviève a dit…

Merci pour les gentils compliments! C'était une super belle expérience! Je vais recommencer souvent c'est sûr!
Caro, à quand ton premier triathlon? Tu es capable toi aussi, et tu es tout à fait prête!