13 mars 2012

Réconciliée avec l'agilité

Je viens de recevoir la confirmation de notre inscription à notre première compétition d’agilité à Oslo et moi. Ce sera au Salon des animaux de compagnie de Sherbrooke le dimanche 15 avril. C’est très excitant!

Avant même d’avoir un chien, je savais que nous ferions de l’agilité. C’est une activité qui m’attirait déjà par son caractère spectaculaire et hautement sportif. Cela dit, j’ai pris mon temps avant d’inscrire Oslo. Je tenais à protéger ses articulations le plus possible, alors jusqu’à ce qu’il ait 9 mois, nous avons fait des tas de cours d’obéissance et beaucoup de marche pour bien former sa musculature, mais pas d'agilité. Cela dit, je ne manquais pas une occasion de le faire sauter par-dessus de petits obstacles et de le faire marcher sur des trottoirs étroits et de petites passerelles au hasard de nos promenades.

Il va sans dire qu’Oslo avait déjà une petite longueur d’avance sur les autres chiens à son premier cours. On aurait dit qu’il avait fait de l’agilité toute sa vie! Il n’avait peur d’aucun obstacle et accomplissait tout à la vitesse grand V. La coach m’a même dit : « Avec le chien que tu as, attends-toi à courir! » Oslo semblait avoir tout un potentiel. Pour ma part, j’étais déjà conquise par ce sport.

Nous avons donc gravi les niveaux tranquillement : débutant, élémentaire, intermédiaire. Nous étions assez bons et n’avons pas vraiment connu de difficultés majeures. Mais Oslo était très tannant. En plein dans l’adolescence, son principal intérêt était de courir après les autres chiens (qui étaient aussi dans leur adolescence pour la plupart) et de voler leurs jouets. C’était un méchant défi de le garder avec moi, mais nous arrivions à très bien travailler ensemble la plupart du temps. Jusqu’au jour où nous sommes arrivés au niveau avancé. Dans intermédiaire, les types de chiens étaient encore assez variés : des gros chiens un peu lourdauds, des petits chiens bas sur pattes, des Labradors, des Goldens, des Bergers allemands. Vraiment de tout. Il y avait aussi toutes sortes de maîtres : certains étaient un peu perdus, d’autres plus talentueux. Chose certaine, l’esprit était à la camaraderie.

Puis nous sommes arrivés dans le niveau avancé. Au premier cours, quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il n’y avait que des Bergers australiens et des Borders Collies, avec des maîtres concentrés et sérieux. Plusieurs de ces chiens étaient réactifs, et il ne fallait pas les approcher. C’était une ambiance stressante et lourde. Je ne sentais pas que nous étions à notre place Oslo et moi. Le premier cours a été extrêmement difficile. Alors qu’Oslo et moi n’avions même pas encore un lien très solide sur le terrain d’agilité quand je courais à côté de lui, voilà qu’il fallait travailler à distance, c’est-à-dire envoyer son chien au loin (jusqu’à 6-7 mètres plus loin) pour qu’il fasse les obstacles tout seul sur simple commande verbale. Tous les autres chiens y arrivaient sans problème alors qu’Oslo et moi n’avions aucune idée de comment nous y prendre. Oslo devenait de plus en plus stressé et ne faisait plus que sniffer le plancher. Et moi aussi j’étais stressée, car je voulais bien faire. La connexion entre Oslo et moi était brisée. Dans ce niveau, j’ai aussi vécu des traumatismes. Est-ce moi qui suis trop sensible à la violence ou est-ce que certains maîtres étaient trop sévères avec leur chien? Je ne sais pas. Chose certaine, j’ai vu beaucoup de petites tapes sur le museau et de brassages de chien par la peau du cou. Une fois un chien s’est sauvé de sa maîtresse et elle s’est tellement fâchée qu’elle l’a soulevé de terre par la peau du cou et l’a trainé de même sur une dizaine de mètres. Pour moi, c’était insupportable à voir. Comme j’avais un électron libre comme chien moi-même, je craignais qu’on me demande de punir mon chien ainsi (jamais je ne l’aurais fait, mais j’avais peur qu’on me mette de la pression pour le faire). Je voyais que certains coachs (pas la majorité, heureusement) me trouvaient trop joyeuse et gentille avec mon chien. Je me suis mise à être sur la défensive et à essayer de protéger mon chien en lui évitant le plus possible les erreurs. Je trouvais ça épuisant. Puis un jour, il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase. Après le cours, nous sommes restés jouer avec nos chiens pendant quelques minutes. Oslo jouait à la balle joyeusement avec un des chiens, qui me semblait très gentil. À un moment donné, ils sont allés boire de l’eau dans le bol d’Oslo. Oslo a bu en premier. Ensuite l’autre chien a bu dans le bol d’Oslo, puis quand il a eu terminé, Oslo s’est approché doucement de son bol et c’est là que l’autre chien a eu une réaction très agressive à l’égard d’Oslo comme s’il allait le mordre. Sa maîtresse a réagi sur le champ, sans hésitation. Elle l’a soulevé de terre par la peau du cou et l’a garroché dans un genre de garde-robe situé dans le local. J’ai été traumatisée. J’avais le goût de pleurer et d’aller chercher le pauvre chien. Je ne sais pas ce qu’il faut faire avec des chiens agressifs, mais à mes yeux cette méthode était inadmissible.

C’est là que j’ai décidé d’arrêter l’agilité. No way que j’allais scrapper ma relation avec mon chien pour cette activité que j’avais peu à peu appris à détester.

J’ai alors décidé de me concentrer sur le freestyle, le canicross, la marche, n’importe quoi d’autre. C’est à cette époque que j’ai fait la connaissance de la merveilleuse Zuzanna Kubica, notre coach de freestyle. C’est avec elle que j’ai repris confiance en moi comme leader positif avec Oslo. Dans mes trois premiers cours de freestyle, j’étais encore toute tremblante et j’avais constamment peur de faire des erreurs, mais elle a su me rassurer et j’ai pu lui faire confiance. Avec elle, il n’y a pas de crainte, c’est toujours du positif. Jamais elle ne me demandera de punir Oslo ou d’aller l’attacher dans un coin et de l’ignorer ou quoi que ce soit du genre. Grâce à elle, Oslo et moi avons beaucoup renforcé notre relation. J’ai appris à travailler vraiment en collaboration avec mon chien, et peu à peu, il a arrêté d’essayer de s’enfuir à tout bout de champ. En freestyle, la mentalité, c’est qu’il faut que les deux partenaires de l’équipe aient du plaisir ensemble. Si le chien n’a pas envie de danser ce jour-là, on respecte ça, et on prend ce qu’il veut bien nous donner, tout simplement (en général, il donne beaucoup, et avec un grand sourire joyeux en plus).

Je me suis dit : « Pourquoi ça ne pourrait pas être la même chose en agilité qu’en freestyle? L’agilité aussi c’est une activité d’équipe amusante à la base! Pourquoi est-ce qu’il faudrait absolument que ce soit basé sur la confrontation? » Et je me suis promis de réessayer cette activité un jour, en n’écoutant rien d’autre que mon instinct et les conseils conformes à mes valeurs.
L’occasion de nous remettre à l’agilité s’est présentée environ six mois plus tard. Une amie m’a informée qu’une place se libérait dans le cours de Lucie Dessureault. Je connaissais un peu cette coach de réputation et j’avais un bon pressentiment. D’accord, j’aillais m’inscrire. Le soir venu, c’est avec beaucoup de nervosité que je suis arrivée dans le local d’agilité. Ma dernière expérience de ce sport avait été mauvaise, et j’étais encore craintive. Eh bien, j’ai été vite rassurée. Ça fait maintenant quatre mois que je suis des cours avec Lucie Dessureault toutes les semaines, et pas une seule fois elle n’a même insinué que je devrais être plus sévère ou plus stricte avec mon chien. Elle m’a plutôt encouragée à être plus motivante, plus encourageante, plus positive! Même quand Oslo fait son bébé tannant qui s’enfuit à l’autre bout de la salle avec un jouet (c’est maintenant très rare), elle m’encourage à le rappeler de la manière la plus positive qui soit. Je trouve qu’Oslo et moi travaillons super bien ensemble, malgré notre expérience limitée. Nous avons fait d’énormes progrès en quatre moi, et j’ai appris à aimer de nouveau ce sport.

Maintenant, je m’efforce d’être toujours positive et d’avoir confiance en mon instinct. Oui, j’aimerais qu’Oslo et moi fassions de la compétition au niveau le plus haut possible. Mais pas à n’importe quel prix. Oh non! J’ai fait assez de sport de compétition dans ma vie pour savoir que ce n’est pas si important que ça de gagner ou d’être les meilleurs.

Pour notre première compétition d’agilité, je ne vise qu’une seule chose : avoir un plaisir fou avec mon chien sur le ring. Je crois bien qu’il va être très bon, mais si jamais cette journée-là, il décide d’aller sniffer partout, d’aller voir le juge ou d’inventer un parcours de son cru, je vais juste sourire, le rappeler, et continuer de m’amuser avec lui, mon beau et merveilleux Oslo.

2 commentaires:

Claire a dit…

Que c'est beau Geneviève! Je te félicite de faire confiance à ton jugement, tu as pris les meilleures décisions qui soient en ce qui a trait à votre cheminement, à Oslo et toi. Nos animaux de compagnie nous sont fidèles et ils nous font totalement confiance, tu sais, ils sont si loyaux, la Loyauté avec un L majuscule; je trouve d'une telle tristesse les gens qui abusent de leurs animaux, ça m'est insupportable. Je vous souhaite une belle compétition et amusez-vous!!!

Zuzia Kubica a dit…

Bravo Genevieve!! Quel bonheur de rencontrer des Humains, qui, comme toi, restent sensibles de coeur et decident de suivre leur insnict plutot que de se laisser influencer et convaincre par la majorite ou des etres intimidants. Oslo est un grand chanceux d'etre tombe si bien :)!!
Il est plus facile de refuser de suivre l'entourage lorsqu'on sait quoi faire. J'admire particulierement les proprietaires qui disent 'non' non par information, mais pas principes et valeurs. Il est triste qu'encore tant de professionnels enseignent la confrontation avec les chiens qui 'desobeissent' lorsqu'on sait aujourd'hui que cela regle rarement des choses. Pour le chien qui grogne apres un autre pres d'un tresor comme un bon l'eau, sur le moment, on le rappelle simplement sans colere afin de l'eloigner du tresor et eviter le trouble. On peut ensuite faire du conditionnement en laisse, en securite: chien approche ton bol, tu recois gateries, chien part. Chien approche ton bol, tu recois gateries, chien part. etc.etc. Cela se termine par un chien qui ne grogne plus car il est heureux lorsqu'un chien approche son bol et se detourne vers son humain pour une gaterie (qui a ce moment n'est plus oublige de donner des gateries). Si le chien se fait punir pour grogner, cela ne fait qu'empirer: il comprend qu'il n'a plus le droit d'exprimer qu'il a peur et il recoit la confirmation que la situation est desagreable et dangereuse :(. Il risque de devenir de plus en plus nerveux et reactif...
Je me rappelle de vous les premiers cours de Freestyle: votre sensibilite et fragilite etait palpable et touchante, il etait clair que j'avais la une super equipe qui ne revait que de devenir tres complice au grand coeur, qui avait ete traumatise quelques fois par des gens qui ont probablement pas eu les bonnes infos au depart. J'adore ce que vous degagez lors des demos en Freestyle maintenant, une paix et amitie sincere, touchante :).
Zorro et moi on vous envois des bonnes ondes pour dimanche +++++ je suis certaine que vous serez des champions d'agilite bientot. Meme si tout va de travers ce dimanche, je sais que tu as les connaissances qu'il faut pour en tirer le meilleur et rassurer Oslo pour une prochaine fois :).
et je suis vraiment contente que vous allez briller d'exemple dans tous ces cercles d'agilite .... il est bon car il n'a jamais peur de se tromper avec son Humain :).
et que je peux reellement recommander Lucie comme coach d'agilite, approuvee par vous deux, yaay :)!

Zuzanna (Zuzia) et Zorro