17 décembre 2010

Fin de la session

J’ai terminé aujourd’hui la première session de ma maîtrise en études internationales. J’aurais aimé pouvoir dire que c’était facile et que je suis la meilleure, mais ce n’est pas le cas. Je dois travailler beaucoup plus fort que prévu. Le droit, l’économie, l’histoire et la politique sont les quatre disciplines que je dois étudier dans le cadre de mon programme, et mon cerveau a la franche impression de se noyer depuis qu’il est plongé dans ce monde nouveau.



Chose certaine, je vois l’importance de continuer de stimuler son cerveau – toujours. Je constate déjà des dommages irréversibles du côté de la mémoire. Heureusement que je peux compenser par l’expérience que j’ai acquise au fil des ans et ma capacité d’analyse et de synthèse qui est nettement plus aiguisée que lorsque j’étais dans la vingtaine.


Un petit bilan de ma session?


Commençons par les difficultés. Premièrement, j’ai eu du mal à m’organiser et à faire entrer toutes mes activités dans mon horaire. Il y a quatre sphères d’activités qui prennent beaucoup de place dans ma vie : l’entraînement (le triathlon exige que j’y consacre au moins 5-6 heures à par semaine), le travail (j’essaie de travailler au moins 35 heures par semaine, mais ce n’a pas été toujours possible, ce qui fait que je suis bien pauvre en cette fin de session), Oslo (cours d’agilité, de canicross, d’obéissance et exercices divers pour un total d’environ 10 heures par semaine) et études (2 cours). Évidemment j’essaie de ne pas (trop) négliger mon amoureux à travers ça!


Mes examens de mi-session se sont relativement bien déroulés, mais ma mémoire est tellement loin de ce qu’elle était! Ma grande déception fut mon examen de droit. Je croyais vraiment avoir rédigé un excellent examen. Quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai vu ma note : 69 %! Grosse claque dans la face. Pour moi, une note inférieure à A constitue un échec personnel cuisant. Je suis plus à l’aise avec A+. Je ne sais pas comment réagir devant une mauvaise note. Chose certaine, cet affreux résultat m’a beaucoup attristée.


Ensuite, j’ai eu un travail de recherche à faire dans le cadre de mon cours de politique. J’ai choisi comme sujet l’opération de reconstruction nationale qui est menée depuis plus de 10 ans au Kosovo, un sujet extrêmement complexe, mine de rien… Pendant la rédaction de ce travail, je sentais constamment que je m’égarais, ou que je n’approfondissais pas assez les notions. Je nageais constamment dans le doute. Lorsque j’ai remis mon travail j’avais la pénible impression que j’aurais dû passer au moins 2 mois supplémentaires sur la question pour arriver à produire un travail vraiment complet. Ce travail sur lequel j’ai passé beaucoup de temps et dont je n’étais pas satisfaite du tout m’a beaucoup découragée. Je me suis mise à douter de mes capacités à mener à bien un projet aussi ambitieux qu’une maîtrise. Et il y a malheureusement eu une grosse chute de ma motivation. Je n’ai pratiquement fait aucune lecture dans la deuxième partie de ma session, si bien que je me suis retrouvée samedi dernier, à quelques jours de mes derniers examens, avec une charge d’étude absolument insurmontable. J’avais heureusement prévu une charge de travail en traduction très légère cette semaine pour me permettre d’étudier le plus possible (à tout le moins de faire mes lectures). Mais c’était sans compter les imprévus…


Après la pratique de ski joring de dimanche matin dernier, alors qu’Oslo courait en liberté en guise de « cool down », il s’est fait mordre par un autre chien. Ça s’est fait en un éclair. Le chien a infligé une morsure rapide à Oslo pendant qu’Oslo passait à toute vitesse à côté de lui. Je me suis aperçu de la chose seulement quelques secondes plus tard quand quelqu’un m’a signalé qu’Oslo pleurait. J’accours près de lui, et je constate sur son flanc droit une plaie d’environ 5 cm carrés qui n’était pas belle à voir du tout. Je me suis presque mise à pleurer avant de me rappeler qu’il fallait que je reste calme pour rassurer Oslo. J’ai donc pris une motte de neige et la lui ai flanquée en plein sur la plaie. Ça a soulagé Oslo presque instantanément. Nous avons ensuite amené Oslo à l’intérieur pour lui administrer les premiers soins. Heureusement, la professeure de ski joring est technicienne en médecine vétérinaire alors Oslo a reçu les meilleurs premiers soins possibles. Évidemment, une visite chez le vétérinaire s'imposait, et à mon grand désarroi, il fallait qu’Oslo aille en chirurgie.


Ti-poulet avec son bandage (rose!) qui attend d'aller en chirurgie.

La vétérinaire de garde avait l’air d’avoir 16 ans, rien pour me rassurer. Sa photo n’était même pas encore sur le site Web de la clinique. J’ai passé l’après-midi à pleurer, persuadée qu’elle allait tuer mon chien (bon j’avoue que c’était excessif comme réaction, mais Oslo est vraiment la prunelle de mes yeux). Finalement, j’ai pu aller chercher Oslo en fin d’après-midi après son opération. Il était drôle parce qu’il était stone, mais il avait l’air de bien aller. N’empêche que toute cette histoire m’a fait peur. J’ai pleuré vraiment beaucoup, même une fois Oslo revenu, et j’étais encore ébranlée le lendemain. Résultat : deux jours complets d’étude perdus. Catastrophe.


Hier c’était mon examen de politique. Par manque de temps cette semaine, j’ai dû étudier de manière stratégique. Comme il m'était impossible d’étudier toute la matière, j’ai été obligée de faire des choix. L’examen comportait une partie à choix multiples, mais aussi deux questions à développement à choisir parmi huit questions. J’ai donc fait le pari d’étudier en profondeur trois sujets en espérant qu’ils feraient l’objet des questions à développement. Malheureusement, parmi mes trois sujets, un seul faisait partie des huit questions, alors j’ai très bien répondu à une question et très mal à la deuxième. Je ne m’attends pas à grand-chose de bon. Et comble du malheur, je devais aller remettre mon examen à la personne qui avait corrigé mon travail sur le Kosovo. J’étais très embarrassée parce que j’avais vraiment honte de mon travail. Et je savais qu’elle allait me reconnaître parce que nous avions beaucoup discuté ensemble durant les périodes de monitorats offerts pour aider les étudiants dans leurs travaux de recherche. Je lui ai remis mon examen, la tête basse, et elle m’a lancé : « Félicitations pour votre travail. » J’ai relevé la tête un peu et répondu d’un air incrédule : « Ah? C’était bien? ». Surprise de mon air abattu, elle m’a dit : « Oui, très bien! ». Ça m’a redonné de l’élan! J’ai cependant trouvé dommage de ne pas avoir su ça avant. Je me serais peut-être moins démotivée pour le reste de la session, et je ne me serais peut-être pas effondrée comme je l’ai fait dans mes examens de fin de session.


Parce que la glissade n’était pas terminée. Il me restait mon examen de droit, d’une valeur de 80 % de la note finale qui, aux dires mêmes de la professeure, devait être complexe et costaud. Moi qui n’avait fait aucune de mes lectures, j’ai fait du mieux que j’ai pu pour lire le plus important hier soir et cette nuit, mais il m’aurait fallu environ 10 fois plus de temps pour revoir mes notes et faire toute les lectures (il y en avait une tonne et pas des plus faciles, croyez-moi!) Mon seul atout, c’est que j’avais assisté à tous mes cours avec beaucoup d’attention.


L’examen consistait en 12 questions à long ou moyen développement. Il s’agissait d’expliquer des principes de droits et d’interpréter des textes de doctrine. Après 30 minutes, j’en étais seulement à la moitié environ de la première question (qui était l’une des plus longues quand même il faut dire) et j’avais l’impression d’être complètement dans le champ en plus. À ce rythme là, je n’aurais pas terminé la moitié de l’examen dans la période permise de 3 h. Après une heure, je me rendais presque à l'évidence : j’allais échouer cet examen, d’autant plus que la professeure est extrêmement exigeante dans ses corrections. Il faut offrir des réponses très solides et très bien étayées. Je me suis tout de même reprise un peu et j’ai finalement réussi à répondre à presque toutes les questions mais pas toujours très bien. Je crois sincèrement que je vais échouer, et ce ne serait pas surprenant étant donné que j’aurais dû étudier pendant un mois en vue de cet examen et que j’ai plutôt étudié pendant une nuit seulement . Si j’échoue ce cours, ce serait une première à vie et probablement un gros facteur de démotivation.


Mais, mais, mais…


J’ai finalement su la note de mon travail sur le Kosovo aujourd’hui. J’ai eu la meilleure note des 200 étudiants : 100 % (alors que la moyenne du groupe est de 74 %). Que ça m’encourage! D’autant plus que ce que je veux faire avec cette maîtrise, c’est de la recherche justement. Et surtout écrire.

Mais par où commencer?


5 commentaires:

Sylvie a dit…

Félicitation pour ton travail sur le Kosovo. Mon dieu, je te vois tellement comme journaliste à l'international après tout ça ;-)

Véronique a dit…

Ahhh Geneviève, tu me fais penser à moi sur ça. Syndrome de l'imposteur, toujours l'impression que ce que font les autres, c'est plus "hot", que ça peut pas être "juste ça", que ça doit être plus, et toujours creuser, creuser jusqu'à tant de ne plus avoir le temps de le faire.

Moi aussi, j'ai tendance à bouder quand quelque chose ne fait pas mon affaire. Genre arriver toujours en retard à cause d'un prof qui me tape sur les nerfs haha!

Stresse pas avec tes notes, ça donne absolument rien des notes! Tu écoutes au cours, tu es intéressée, tu te donnes dans les travaux. C'est tellement juste ça qui est important, je trouve, à l'université, et c'est comme ça qu'on apprend et on en retire le plus, selon moi. C'est pas étudier en malade non plus avant un examen en ayant chatter tout le long des cours hehe. Les notes, c'est complètement arbitraires. Il y a des profs qui ne donnent jamais rien en haut de B+ et il y en a qui donnent un A si tu réponds aux exigences sans plus. Perso, je me donne dans ce que j'aime et ce que je trouve intéressant et pertinent pour moi, et le reste, genre des cours obligatoires, j'ai été correcte. On peut pas se donner à 100% dans tout, surtout quand le "tout" est si énorme hehe.

Journaliste à l'international, tellement!

jamfil a dit…

tu dois adapter tes attentes un tout petit peu je pense ;) Les professeurs ne s'attendent pas à avoir un exposé détaillé de tout ce qui se passe au Kosovo mais veulent plutôt une preuve que tu comprends la situation et sa complexité, chose que tu as su faire de façon magistrale! C'est la même chose dans les autres matières. Ils ne s'attendent pas à lire une thèse chaque fois qu'ils posent une question. On a souvent tendance à vouloir en écrire bien long pour prouver qu'on comprend vraiment bien les concepts étudiés mais on se tire souvent dans le pied se faisant. Être concis est souvent très payant, surtout en temps.

Par ailleurs, je suis passée à travers mon mba en faisant un "scan" des examens. C'est à dire que chaque fois que je recevais l'examen, je lisais toutes les questions d'abord et je les annotais rapidement, point form. Je le faisais par instinc, sans réfléchir, juste pour me sortir les 3-4 grandes lignes de la tête. Ça me détendait aussi parce qu'ensuite j'avais un plan de travail, je savais où j'aurais plus de difficulté et donc où j'aurais besoin de plus de temps.

Mais bon, j'arrête ici mes conseils d'étudiante, je pense que tu sais où tu t'en vas et que tu dois connaître déjà tous ces trucs ;) Moi je te trouve bonne en titi d'avoir un travail de maîtrise à 100% en plus de tout le reste dans ta vie!

Geneviève a dit…

Sylvie, merci! C'est un peu mon rêve d'être journaliste à l'international. Ce serait hyper stimulant intellectuellement. Mais je trouve encore plus important de pouvoir continuer de travailler à la maison, car c'est un mode de vie que j'adore. Ça peut toutefois changer. On verra.

Véronique, tu me rassures un peu pour les notes. C'est vrai que le plus important c'est ce qu'on tire de l'enseignement qu'on reçoit. D'un autre côté, j'aurais bien aimé obtenir une bourse de recherche.

Jamfil. J'avoue que je n'ai pas envie de baisser mes attentes. Je trouve ça très important de toujours viser l'excellence, au risque d'être parfois déçue. J'ai souvent un peu de difficulté
à m'adapter quand j'entre dans un nouveau programme, mais je suis sûre que je serai beaucoup meilleure à la prochaine session. Merci de tous tes conseils!

Claire a dit…

Wow!! 100%!!! Félicitations!!! C'est très difficile d'avoir 100% car les profs donnent rarement des notes parfaites pour un travail. Alors si tu as eu 100%, c'est qu'il ne devait faire aucun doute que c'était un travail excellent!!!! Bravo!!!

Tu t'inquiètes de ta mémoire qui n'est plus celle que tu avais dans la vingtaine, mais tu as maintenant de nombreux atouts que tu ne possédais pas à ce moment-là. 10 ou 15 ans plus tard, tu as un vocabulaire nettement plus étendu, une capacité de jugement plus élaborée, et comme tu l'as mentionné tu peux synthétiser beaucoup mieux qu'à 20 ans... etc... etc...

Profite du congé des fêtes pour faire le plein d'énergie!!!