Ces temps-ci, je suis équilibrée. Je pense que oui.
Je pense à autre chose qu’à la course ou au travail. Ces deux activités me passionnent toujours, mais j’ai recommencé à faire de la place pour d’autres champs d’intérêts, d’autres passions.
D’abord, j’essaie très fort de me limiter à 35 heures de traduction par semaine. Et je pense que j’y arrive! Le truc : ne prendre que de petits projets de 5000 mots ou moins. Je pense que je vais abandonner pour toujours les bombes à retardement de 30 000 mots qui contiennent des problèmes imprévus et qui peuvent entraîner un surcroît de travail de plusieurs jours par rapport à ce qui était prévu (heures qui, bien sûr, grugent sans pitié mes soirées et mes fins de semaine). Ça me tente pu. J’en fais pu!
La course m’allume toujours autant, mais m’obsède moins qu’avant. Ça devient pour moi un outil plutôt qu’un but en soi. Un outil qui me permet de rester mince et en santé, qui me permet de côtoyer des gens intéressants, qui m’amène à sortir dehors et à profiter pleinement du printemps.
Et un outil qui va m’aider à gravir le sourire aux lèvres les sentiers alpins du Mont Blanc, vers la fin de l’été!
Cette semaine, à la radio, un animateur a sorti une phrase clichée d’un quelconque bouquin de psychopop : « Si vous saviez que vous tomberez très malade (ou mourrez) dans un mois, qu’est-ce que vous voudriez absolument faire avant la date fatidique ». Et, tout de suite, j’ai pensé aux Alpes que je rêve de parcourir depuis que je suis petite. (Sûrement une séquelle de trop avoir écouté Heidi!) Et hop! J’ai fait des recherches sur Internet, et je suis tombée sur une expédition offerte par Expéditions monde qui semble avoir été taillée sur mesure pour moi : http://www.expeditionsmonde.com/index.php?section=trips&id=77419. J’aimerais tellement faire ce voyage avec mon amoureux! Nous rencontrons la conseillère d’Expéditions monde samedi qui vient!
Et puis, j’ai commencé un cours de création littéraire. Parce qu’un jour j’espère écrire – et publier – quelque chose. Un roman. Le premier cours m’a été des plus pénibles. Je n’arrêtais pas de me répéter : « Je ne suis pas capable. Je n’aime pas ça. Je ne me sens pas bien. Je veux m’enfuir. Je n’aime pas ces gens. » J’ai toujours eu peur de l’inconnu. Et là, j’étais dans l’inconnu. Mais cette semaine, j’ai lâché prise, j’ai laissé de côté mon besoin de contrôle et mon perfectionnisme, et je sens qu’il y a un petit quelque chose qui a débloqué. Au premier cours, j’avais dit au professeur que je n’avais aucune créativité, et elle ne me croyait pas. Elle m’a donné comme devoir d’écrire un texte sur la créativité. J’ai pondu cette petite chose :
La créativité n’est pas facile à séduire. Ne devient pas son ami qui veut. Un peu volage, éthérée même, elle fuit rapidement quand on veut l’étreindre trop fort. Puis, elle revient sur la pointe des pieds, chatouiller les méninges de toute personne qui, ne l’attendant plus, décide de se débrouiller sans elle. Espiègle, elle surprend le joggeur, le marcheur ou le cycliste en se manifestant brusquement, sans crier gare, au beau milieu d’un parcours. C’est aussi elle qui souffle doucement, aux parents fatigués, de douces histoires à raconter ou des plans un peu tordus pour que les petits aillent se coucher. Elle ne supporte pas la compétition; elle a besoin d’espace pour accomplir son œuvre. Sans pitié pour les angoissés, les frileux et les poltrons de ce monde, elle s’exclame : « Si vous n’avez pas de place pour moi, je reviendrai plus tard. Je n’ai que faire de tous vos problèmes. » Mais si d’aventure vous êtes parvenu à l’attirer près de vous et à la séduire, vous devez avoir tout un doigté pour qu’elle n’ait plus envie de s’en aller. Un conseil, faites comme si elle n’était pas là. Assoyez-vous à votre table, crayon en main, et laissez-la agir. Rien ne l’attendrit davantage qu’un cerveau bien concentré.
Je l’ai lu en classe et c’était gênant, mais en même temps, ça m’a enlevé mon orgueil et insufflé un peu d’humilité. Ce n’est qu’un petit texte, mais c’est le mien, et je suis contente de l’avoir écrit. Je suis contente d’avoir enfin fait un premier pas sur le chemin de la création. Maintenant, il s’agit de m’éloigner du « je », du « moi, de mon nombril quoi! Et ça c’est difficile je trouve. Mais je travaille là-dessus!
Je n’ai pas du tout parlé de ma course de 5 km au Défi du printemps de samedi dernier. Et bien, ça s’est mal passé. C’était affreux! Dès le premier kilomètre, je me sentais aussi mal que si j’étais en fin de course. J’ai pensé abandonner. Je me suis dit : « Ah! Peut-être que je suis en train d’empirer une blessure ». Mais un scan rapide de mes sensations m’a rendue à l’évidence : pas le moindre signe de douleur articulaire ou musculaire. Il fallait donc que je continue, mais je n’étais pas bien du tout. J’étais affreusement essoufflée. J’ai fini en 25 minutes 46, soit près d’une minute plus tard que lors du 5 km du parc Jean-Drapeau. Bizarrement, j’étais quand même super fière de moi à la fin parce que j’ai continué de pousser de toutes mes forces jusqu’au bout. Et depuis, je suis encore plus en amour avec la course que jamais.
J’ai incroyablement hâte au 10 km du marathon d’Ottawa. Moins de deux semaines à attendre!
4 commentaires:
Quel magnifique texte Geneviève! WOW. Tu écris très bien.
Re-Wow pour ton projet de voyage. JP et moi rêvons de faire le tour du Mont-Blanc un jour. Nous sommes allé à Chamonix en été 2006 et nous avons adoré l'endroit.
Je suis contente pour toi, de trouver l'équilibre. Bravo :-)
L'équilibre, pas facile à trouver, on semble toujours courir après! Tu prenais vraiment des contrats de 30 000 mots?! Wow, tu es courageuse! Moi, au-delà de 5000, pas sûr que je m'embarquerais là-dedans. Ça devait vraiment te prendre toute ton énergie.
Et cette énergie semble mieux canaliser sur la création, très joli texte.
Tu n'es pas la seule à avoir merdé samedi au parc Maisonneuve, moi aussi j'ai mal couru! Je suis parti trop vite et la chaleur m'a coupé le souffle par la suite. Résultat: une crampe au 8e km et un ralentissement considérable! Belle erreur de débutant de ma part...
J'ai dit que je te chercherais pour te saluer, mais je suis resté surpris devant la grosseur de la foule et j'ai croisé quelqu'un que je connaissais, alors je n'ai jamais eu le temps de te trouver. Ce sera pour une autre fois peut-être!
Continue de courir pour le plaisir!
Sylvie, merci du compliment! J'espère que JP et toi aurez l'occasion de faire le tour du Mont-Blanc. Ça semble être une super belle expédition!
Mathieu, et oui, je prenais parfois des contrats de 30 000 mots et j'espère ne plus jamais le refaire (et même une fois 49 000 mots)! Pour ce qui est de la course de samedi, j'ai pas rencontré une seule personne qui dit avoir bien performé. Le degré d'humidité était probablement trop élevé.
Wow, Ge, ton texte sur la créativité est époustouflant!
Ton récit m'a donné une vague impression de déjà-vu du cours de stylistique et rédaction, où la prof lisait systématiquement nos textes devant la classe... :-)
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