Au cours de la semaine, je me suis fixé des objectifs précis pour le 10 km d'Ottawa : avoir du plaisir, apprécier le parcours (qu’on m’avait dit très beau) et finir, idéalement, en bas de 55 minutes.
Et bien le parcours était effectivement superbe, la température était exquise et j’ai eu beaucoup de plaisir. Je suis aussi rentrée en bas de 55 minutes.
Stéphane et moi sommes arrivés à Ottawa vers 14 h 10, et il y avait un trafic épouvantable. Je devais aller chercher ma puce avant 15 h à l’expo, alors je me suis mise à angoisser à l’idée de ne pas arriver à temps. J’étais de mauvaise humeur et je lançais des phrases frustrées comme : « Bon et bien tant pis, je courrai sans puce ni dossard. » C’était excessif, et j’ai bien sûr réussi à obtenir ma puce et mon dossard. Cependant, compte tenu de la circulation, j’ai proposé à Stéphane que l’on stationne l’auto à l’expo et qu’on marche jusqu’au point de départ de la course (à 4 km de là).
Il faut dire ici, que je me suis infligée une fasciite plantaire au pied droit, il y a environ 3 semaines, en recommençant à marcher de façon plus intensive, en guise de cross-training. Mais comme je n’étais plus habituée à marcher autant (depuis 8 mois, je ne fais plus que courir), je me suis blessée. Tout ça pour dire que la marche de 4 km jusqu’au point de départ a été des plus pénible. Je me retenais pour ne pas boiter parce que psychologiquement, je refusais de me considérer comme blessée alors que j’allais courir 10 km quelques heures plus tard. Mais au fond de moi, j’étais inquiète et un peu démoralisée. Mon talon me faisait mal, ça ne faisait aucun doute. C’était même la pire douleur que j’eusse ressenti depuis 3 semaines.
Nous sommes arrivés à destination vers 16 h 15, mais sans nous en rendre compte, nous sommes passés sur la fin du parcours du 2 km (la course se terminait, nous sommes arrivés en même temps qu’un bambin d’environ 2 ans), et sans réfléchir (encore mon maudit côté blonde), j’ai marché sur le tapis d’arrivée. Une demi-heure après, il m’est venu à l’esprit que j’avais peut-être désactivé la puce. Je refusais absolument la perspective de courir sans que mon temps soit enregistré, alors je me suis mise à la recherche du « gars de Sportstat ». Il n’était pas facile à trouver. On m'a dit qu'il se trouvait à la ligne d'arrivée. Il a fallu que je traverse une armée de bénévoles déterminés à ne laisser personne traverser la chute en sens inverse(le 5 km était sur le point de commencer). J’y suis quand même parvenue, et le « gars de Sportstats » m’a dit qu’il n’y avait pas de problème et que ma puce fonctionnerait quand même puisque j’allais courir le 10 km. Mais il a quand même ajouté, non certain de la perspicacité d’une personne assez niaiseuse pour passer sur le tapis avant sa propre course : « But please, don’t do it again ».
Le niveau des élites du 10 km d’Ottawa était extrêmement relevé cette année, et j’ai eu beaucoup de plaisir à les voir s’échauffer, surtout lorsqu’ils couraient en groupes de 2 ou 3, en cadence. Pendant mon propre échauffement, j’ai même eu l’occasion de courir tout près d’eux. Étonnant de constater combien leur simple jogging est rapide. De loin, ils n’ont pas l’air d’aller vite du tout parce qu’ils ont une foulée très souple et légère. Mais à côté d’eux, j’avais l’impression de courir sur place. Et je rappelle qu’ils joggaient simplement à ce moment-là.
Pendant, le réchauffement, j’ai aussi été très soulagée de constater que le fait de courir ne me faisait pas mal du tout au talon. Rien, aucune douleur. Fiou! Bizarrement, seule la marche posait problème. Ma blessure est donc devenue le moindre de mes soucis puisque je n’avais pas l’intention de marcher une seule seconde durant ce 10 km.
Je suis allée me placer assez tôt dans l’ère de départ, dans la section réservée aux coureurs susceptibles de terminer entre 51 et 60 minutes. J’étais contente parce que j’étais tout en avant de ma section (on m’avait bien recommandé de ne pas me placer trop loin derrière).
Pendant l’attente, il faisait très chaud. J’avais mal au cœur et je me sentais fatiguée. Mais j’étais aussi très excitée. L’annonceur a clamé que nous étions presque 8400 coureurs. L’ambiance était survoltée.
Et puis voilà, le coup de départ a sonné, et nous sommes partis. Au début, c’était très lent, mais j’ai rapidement pu prendre ma vitesse de croisière (je visais 5:30 par kilomètre). Je me sentais vraiment très bien. Très en forme. J’étais convaincue que j’attendrais mon objectif de 55 minutes. Après 2 km, plusieurs coureurs se sont mis à marcher. J’ai même entendu deux jeunes filles manifestement épuisées s’exclamer : « This sucks! » Et je peux comprendre leur déception. Avant de commencer à courir, on pense toujours qu’on va être ben bon. Mais non. La plupart des mortels ont besoin de s’entraîner très fort pendant des mois pour pouvoir courir 10 km sans marcher. J’étais fière de m'être si bien entraînée.
Et que dire du parcours! Absolument superbe. D’abord, le ciel était parfaitement bleu, et il faisait beau soleil. Nous avons couru presque tout le temps sur les rives du canal Rideau. Et il y avait des spectateurs pour encourager presque tout le long du parcours. Certains étaient un peu trop motivés. Sonner une cloche à vache à tout rompre à deux pouces des oreilles des coureurs ou hurler comme un(e) déchaîné(e), pas sûre que ça aide vraiment qui que ce soit. Quoique que, moi, ça me fait toujours accélérer parce que j’ai trop hâte de me soustraire au bruit désagréable. Mais dans l’ensemble, j’ai adoré les encouragements des spectateurs!
Les cinq premiers kilomètres ont été très agréables pour moi. D’autant plus que nous descendions légèrement tout le long. Je me suis donc efforcée d’aller un peu plus vite que mon rythme prévu. Je savais qu’il y avait une bonne pente montante à la mi-parcours, alors je voulais avoir du temps en banque pour compenser. À partir de la marque du kilomètre 6 (7e kilomètre), j’ai commencé à avoir de la difficulté à garder le rythme et à avoir envie de marcher un peu. Mais je me disais : « Non pas de marche. À la limite, tu joggeras quelques secondes. Mais pas de marche ». Les kilomètres 8 et 9 ont été très difficiles, mais j’ai réussi à accélérer au dernier kilomètre, que j’ai couru dans un état d’inconfort extrême.
Voici mes temps pour chaque kilomètre, selon ma montre GPS :
1er kilomètre : 5:25
2e kilomètre : 5:08
3e kilomètre : 5:21
4e kilomètre : 5:26
5e kilomètre : 5:25
6e kilomètre : 5:20
7e kilomètre : 5:32
8e kilomètre : 5:37
9e kilomètre : 5:36
10e kilomètre : 5:15
Chrono officiel : 54:42
Après la course, je me suis rendu compte que j'avais donné rendez-vous à Stéphane à un endroit où il ne pouvait pas entrer… Et laissez-moi vous dire qu'il y avait du monde et que je n’ai pas réussi à retrouver Stéphane dans la foule. Je n’avais pas de cellulaire, et pas une cenne sur moi. Je me sentais bien démunie à cet instant. J’ai fini par trouver une cabine téléphonique, et je l’ai appelé à frais virés (mais son cellulaire n'accepte pas les frais virés). Heureusement, j'ai pu transférer les frais sur le numéro de téléphone de mes parents, qui m'ont ainsi sauvée du pétrin pour une millième fois au moins dans ma vie). J'ai ainsi pu rejoindre Stéphane, et nous sommes gaiement retournés à l’auto (un autre 4-5 kilomètres de marche, que j’ai trouvé très pénible).
Je suis bien contente de ma course. Maintenant je prends un repos d’une semaine de marche et de course pour que mon pied guérisse au plus vite. Aujourd’hui, mon pied va déjà beaucoup mieux alors je suis très optimiste!
Il est probable que je révise mes objectifs pour l’année étant donné que Stéphane et moi irons faire de la randonnée dans les Alpes au début septembre. Comme je serai dans l’avion de retour le 13 septembre, je vais manquer le demi-marathon de Montréal. Je ne pense pas faire de demi-marathon avant septembre parce que je ne veux pas me blesser avant notre expédition en montagne.
Il est possible que je me concentre seulement sur des 10 km et moins pour le reste de l’année. Et peut-être que je pourrais commencer à m'entraîner un peu plus sérieusement en natation et en vélo, car j'aimerais bien essayer un Try-a-tri en 2010.
5 commentaires:
Quelle journée!
Bravo pour ta belle performance.
Moi aussi j'avais rushé pour les 8-9 km. Je les avait détesté!!!
Commencer à courir en fin de journée à la chaleur, j'avais trouvé ça très difficile.
C'est super de lire ton résumé de course. Tu as raison d'être fière!
Bravo Geneviève! Malgré le stress d'arriver sur les chapeaux de roues, la douleur, la foule et de courir en fin de journée tu as bien réussi. Super! L'an prochain il nous faut le récit d'un 21 et d'un....42!
Un joli récit d' une belle journée qui c' est concrétisé par une belle performance. Bravo !
Merci!
@ Lise : Oui, je compte bien passer au 21 et au 42 dès que mon corps de princesse en porcelaine me le permet (il me semble que je suis toujours blessée!)
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